Motivation n La mise en place d'institutions financières dont les produits sont conformes à la charia vise à répondre aux attentes des personnes ayant d'importantes sommes d'argent qu'ils ne souhaitent pas placer dans les banques traditionnelles. C'est en 1975 que la finance islamique a amorcé ses débuts dans les pays du golfe Persique. «En 33 ans, les actifs islamiques ont enregistré une augmentation volumineuse avec une moyenne annuelle de 11% pour la dernière décennie. Il faut dire aussi que les banques islamiques participent aux projets de développement et leur mission ne se limite pas, comme le pensent certains, à la gestion des avoirs», a souligné, hier, à l'hôtel Sofitel, Zoubair Ben Terdeyet, P-DG d'Isla-Invest Consulting, spécialisé dans la finance islamique. Au total, on compte 43 banques islamiques, Bahreïn détient le record avec 28 banques, alors que l'Arabie saoudite n'en compte que trois. Les banques islamiques détiennent 17% des parts de marché dans les pays où elles sont implantées. Dans la région du Maghreb, la première banque islamique (Best Bank) a été implantée en Tunisie en 1983, suivie d'Al Baraka Bank (1991) en Algérie, alors que le Maroc ne compte aucune institution de ce genre. La finance islamique est également en vogue en Europe, notamment en Grande-Bretagne et en France. «Le mode de fonctionnement de la finance islamique est fondé sur des principes autorisés par la charia et ne verse pas, de ce fait, dans la spéculation. C'est pour cela que plusieurs pays du monde comptent mettre en place des banques islamiques afin de se mettre à l'abri des crises financières», a expliqué, pour sa part, Hideur Nacer, directeur central d'Al Baraka Bank. Toutefois, ce responsable appelle les responsables à apporter des modifications à la loi régissant les crédits dans notre pays afin de permettre aux banques islamiques de mieux accompagner les grands projets de développement et satisfaire les demandes de crédit des ménages. Il est à rappeler qu'une deuxième banque islamique vient d'être agréée. Il s'agit d'Al Salam Bank. Les produits des crédits proposés sont, selon le responsable d'Al Barak Bank, loin des pratiques spéculatives. «Les banques islamiques fonctionnent selon les principes d'El Mourabaha, Salam, Ijara, Istisn'a, Moucharaka et le risque est partagé entre la banque et les clients», a-t-il expliqué. Les spécialistes et responsables présents au forum d'hier ont été unanimes à dire que la finance islamique constitue l'alternative à la finance traditionnelle et qu'elle sera la finance de l'avenir dans le monde. Il est à souligner, par ailleurs, que la banque Al Baraka compte lancer incessamment son premier produit destiné à l'investissement qui est basé sur le principe de la «moucharaka» (participation) dans la wilaya de Ghardaïa qui sera suivi, selon M. Hideur, d'autres produits dans différentes régions du pays.