Résumé de la 2e partie Usant d?un stratagème, la belle-mère se débarrasse de l?orpheline fiancée du roi et la remplace par sa fille. Pendant ce temps, la vieille sorcière réussit à ensorceler le roi et à l'aveugler à un point tel qu'il ne les chassa pas, ni elle ni sa fille ; et, mieux encore, elle l'envoûta si bien que le roi finit par trouver la mariée noire plutôt acceptable et il l'épousa. Un soir, tandis que l'épouse noire était assise sur les genoux du roi, arriva dans les cuisines du château, par le conduit de l'évier, une petite cane blanche qui parla ainsi au jeune marmiton : «Allume le feu, jeune apprenti, Un court instant, sans doute, suffit Pour faire sécher mes plumes flétries.» Le garçon obéit et alluma le feu ; la petite cane s'approcha, secoua ses plumes et les lissa avec son petit bec. Un peu ragaillardie, elle demanda : «Que fait mon frère Nacir ?» Le marmiton répondit : «Parmi les serpents, dans une fosse, Sa prison semble plus qu'atroce.» Et la petite cane demanda : «Que fait la sorcière noire ?» Le garçon répondit : «Elle tremble de joie Dans les bras du roi.» Et la petite cane soupira : «Mon Dieu, sois à mes côtés Face à toute adversité !» Et elle s'en alla par où elle était venue. Le lendemain soir elle revint et elle reposa les mêmes questions et le troisième soir également. Le jeune marmiton eut pitié d'elle et décida d'aller voir le roi pour tout lui raconter. Le roi, voulant voir de ses propres yeux ce qui se passait, se rendit le soir à la cuisine et, dès que la petite cane sortit la tête de l'évier, il brandit son épée et lui transperça la gorge. Et tout à coup, la petite cane se transforma et, devant le roi, apparut une fille d'une beauté indescriptible ressemblant comme deux gouttes d'eau à la belle du tableau de Nacir. Le visage du roi s'illumina de joie et comme la jeune fille était toute mouillée, il fit immédiatement apporter une robe magnifique et ordonna qu'on l'en vêtît. La jeune fille lui raconta ensuite comment elle se fit abuser par sa belle-mère et sa fille et comment celles-ci l'avaient poussée à l'eau. Mais en premier lieu elle pria le roi de faire sortir son frère de la fosse aux serpents. Le roi exauça son v?u et se dirigea ensuite vers la chambre de la vieille sorcière. Il lui raconta l'histoire telle qu'elle s'était passée et à la fin lui demanda : «Que mérite la femme qui a commis de telles abominations ?» La sorcière, dans son aveuglement, n'avait pas compris de qui il était question et répondit : «Elle mérite d'être enfermée toute nue dans un fût garni de clous pointus et que l'on attache ce fût à un attelage et que cet attelage soit lancé à vive allure.» Et c'est ainsi qu'on les traita, elle et sa fille noire. Le roi épousa sa belle mariée blanche et récompensa le fidèle Nacir ; il en fit l'homme le plus riche et le plus estimé de son royaume.