Malaise n En grève depuis mardi dernier, les étudiants du département de français s'inquiètent de la situation pédagogique dans laquelle ils évoluent. Hier nous nous sommes déplacés au campus Hasnaoua I ou nous avons rencontré des membres du comité qui ont appelé à la grève. Selon nos interlocuteurs «il y a une application partielle des circulaires régissant la pédagogie. Par exemple la circulaire N° 57 du 31/10/1972 qui stipule que le conseil pédagogique doit se réunir une fois toutes les trois semaines pour débattre des questions pédagogiques, n'est pas appliquée puisque ce dernier ne se réunit qu'une ou deux fois par an pour préparer les examens». Cette «défaillance», selon les étudiants, se traduit par plusieurs problèmes qui tardent à être résolus en dépit du fait qu'ils soient posés depuis l'année passée par le même comité. Il s'agit entre autres de l'exiguïté de la salle de lecture. En effet celle-ci, aménagée au rez-de-chaussée, est bondée lors de notre passage. «Nous sommes 1 800 étudiants au département de français et cette salle ne peut en recevoir qu'une cinquantaine», nous lance un membre du comité. Celui-ci souligne un manque de titres, notamment nouveaux, réclamés par les étudiants en fin de cycle pour préparer leurs mémoires. L'hygiène est un autre souci. Le bâtiment qui abrite également le département de langue et culture amazighes est délabré et à l'entrée du département de français une odeur nauséabonde se dégage des toilettes et infeste l'air. Les portes des salles de cours ne ferment pas et les étudiants sont continuellement perturbés par le va-et-vient incessant dans les couloirs en sus de cela, les groupes sont surchargés. Nos interlocuteurs nous informent que l'école doctorale ouverte à Tizi Ouzou depuis deux ans, n'a jamais fonctionné puisque aucun concours n'a été organisé. Le comité a tenté de rencontrer lundi passé le vice-recteur chargé de la pédagogie pour lui soumettre les doléances des étudiants, mais la rencontre n'a pas eu lieu ce qui les a poussés à déclencher la grève sans même déposer de préavis. Aujourd'hui un rassemblement est prévu devant la bibliothèque centrale, la reprise des cours est prévue pour demain lundi et le comité envisage déjà d'autres actions pour faire aboutir ses revendications. Des étudiants ont proposé le recours à une grève de la faim.