Les sauterelles ont souvent été décrites par les Anciens, comme l'un des fléaux du Maghreb. Pline les décrit comme une calamité envoyée par les dieux, même si, par ailleurs, les populations trouvaient en elles un aliment recherché. Nous verrons, en effet, que les insectes ont toujours constitué un apport alimentaire non négligeable pour les populations africaines, autrefois comme aujourd'hui. Les invasions de sauterelles étaient très redoutées. Le poète africain, Corripus, décrit ainsi une de ces invasions : «(…) telles les sauterelles, vers la fin du printemps, quand l'Auster (vent du sud) souffle sous les astres, tombent en se disséminant sur les campagnes de la Libye ; telles les sauterelles, lorsque le Notus, du haut des airs les pousse, les entraîne dans ses violents tourbillons et les précipite vers la mer. Les agriculteurs s'inquiètent et leur cœur tremble de voir l'horrible fléau détruire les récoltes, anéantir les fruits tendres encore, dévaster les jardins verdoyants, où abîmer les fleurs de l'olivier pointant sur les rameaux flexibles», (cité par S. Gsell). Des tribus avaient dû abandonner leur territoire à la suite d'invasion de sauterelles et, selon, Pline, il existait une loi en Cyrénaïque, obligeant les gens à détruire les œufs de sauterelles. Ceux qui se dérobaient à ce devoir étaient sévèrement châtiés.