Miriam Makeba, connue comme «Mama Africa», est décédée, à la suite d'une crise cardiaque, dans la nuit de dimanche, en Italie, à 76 ans en sortant de scène, juste après avoir chanté sur les terres de la mafia napolitaine pour l'écrivain Roberto Savanio, menacé de mort par la Camorra. Devenue un des symboles de la lutte anti-apartheid, Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine née à Johannesburg le 4 mars 1932 et dont le titre phare «Pata, Pata» a fait le tour de la planète, n'aura de cesse de plaider dans ses chansons l'amour, la paix et la tolérance. A vingt-sept ans, elle quitte l'Afrique du Sud pour les besoins de sa carrière, sans savoir qu'elle va être bannie de son pays pour ses prises de position anti-apartheid. L'année suivante, alors qu'elle voulait revenir dans son pays pour assister à l'enterrement de sa mère, l'Etat sud-africain la déchoit de sa nationalité et condamne peu après sa musique. A la suite de ce bannissement, elle a vécu 31 ans en exil, aux Etats-Unis et en Guinée. Elle a été la première femme noire à se voir décerner un Grammy Award qu'elle partage avec le chanteur américain Harry Belafonte en 1965. En 1985, elle connaît un passage à vide lorsque sa fille, Bongi, meurt à l'âge de 36 ans et Miriam Makeba, qui n'avait pas d'argent pour payer son enterrement l'inhuma toute seule empêchant les journalistes de couvrir l'événement. En 1990, elle revint dans son pays après la sortie de prison de Nelson Mandela, mais a dû attendre six ans avant de pouvoir enregistrer un nouveau disque. Elle sort alors le disque Homeland (pays d'origine) qui contient une chanson décrivant sa joie d'être revenue dans son pays et dans lequel elle évoque l'apartheid. Mama Africa avait également animé un concert à Alger, dans les années 1970, dans le cadre du premier Festival international de la jeunesse organisé par notre pays.