Résumé de la 13e partie n Le docteur Thoinot, chargé par le juge d'instruction d'examiner le petit Maurice, ne semble pas croire à la tentative de meurtre. Dans le rapport qu'il a rédigé, à l'intention du juge Leydet, le docteur Thoinot écrit que le petit Maurice est de constitution solide et qu'il ne semble nullement avoir été la victime d'une tentative d'assassinat. La trace de strangulation, signalée au cou par la mère et le docteur Saillant, a disparu. Le médecin légiste laisse clairement entendre qu'il doute que cette trace ait jamais existé, du moins en tant que trace de strangulation. C'est la mère qui a dû inventer cette histoire pour se venger de sa parente. Quant au docteur Saillant, il s'est trompé en parlant de strangulation. Il concède cependant que le petit Maurice ait pu souffrir d'une contraction de la glotte, mal fréquent chez les enfants de cet âge. Le juge Leydet est surpris par le ton tranchant du médecin qui conclut son rapport en ces termes : «Les médecins de l'hôpital Bretonneau parlent d'une tentative de strangulation, quant à nous, nous nous refusons à conclure autrement que par la négative.» Le 14 avril, les corps des jeunes Georgette, Suzanne, Germaine et Marcel Weber sont exhumés et conduits à la morgue de l'hôpital Saint-Antoine pour autopsie. C'est le corps de Georgette qui est le premier examiné. Le docteur Thoinot constate qu'il est bien conservé et qu'il peut donc fournir de bonnes indications pathologiques. L'autopsie va révéler, selon le médecin légiste, que le cou de l'enfant ne porte aucune marque de strangulation, infirmant ainsi le témoignage de la voisine ayant affirmé avoir remarqué des traces. Il n'y a même pas d'égratignure ! Quant aux muscles du cou, ils ne présentent aucune congestion, preuve d'une pression exercée sur eux, les artères et le pharynx n'ont subi aucun dommage. Poursuivant l'observation des organes vitaux, le médecin ne signale aucune anomalie, à l'exception d'un petit foyer tuberculeux dans le poumon gauche. Conclusion : Georgette Weber est morte de mort naturelle. Le corps de sa sœur Suzanne est autopsié à son tour. L'attention est portée sur le cou qui, selon le médecin, ne porte pas, non plus, de trace de strangulation. Cependant il va faire une remarque surprenante : il relève des marques de blessures faites dans les muscles gauches du sternum et de la clavicule, qui consistent en un petit point injecté de sang. «Le fait, écrit-il, que cette tache, placée du côté gauche n'était apparente sur aucun muscle du cou, ni sur aucun autre membre examiné au cours de l'autopsie, permet de supposer qu'il ne s'agissait pas d'un effet de putréfaction, mais d'une blessure infligée avant le décès.» Thoinot ne s'interroge pas sur ce qui a causé cette blessure. L'important, pour lui, est que la fillette ne soit pas morte des suites d'une strangulation. D'ailleurs, comme chez Georgette, il souligne qu'il n'y a aucune lésion au niveau de la trachée artère, du pharynx et du larynx, ni d'hémorragie dans les poumons. C'est ensuite le tour de Germaine Weber. Son corps est encore mieux conservé que les précédents. La surface du cou, constate-t-il, est nette, elle ne porte aucune trace de violence. Les muscles, le pharynx et le larynx sont intacts. Il y a bien un petit épanchement dans un poumon, mais on peut considérer qu'il est sans importance et, qu'en tout état de cause, il ne peut avoir provoqué la mort. (à suivre...)