Urgence n Au lieu de focaliser sur la polémique concernant le nombre de malades, les pouvoirs publics et les spécialistes sont appelés à prendre en charge réellement les diabétiques. Si on continue à avancer le chiffre de 1,5 million de diabétiques en Algérie, il reste que leur nombre exact demeure inconnu, puisque aujourd'hui tout indique que ce chiffre n'est plus d'actualité. En l'absence d'une enquête nationale détaillée et plus approfondie et compte tenu du manque de campagnes de dépistage et de prévention, il est vraiment difficile de retenir avec certitude le chiffre communiqué. C'est ce qu'ont tenu à rappeler certains spécialistes intervenant lors de la conférence-débat organisée jeudi à Riad El-Feth, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète qui coïncide avec la date du 14 novembre chaque année. La manifestation a été organisée par le laboratoire danois Novo Nordisk, leader mondial dans le traitement du diabète. Et même si les spécialistes eux-mêmes ne s'entendent pas sur les chiffres concernant le nombre de malades, ils demeurent, en revanche, unanimes sur son ampleur et son poids socio-économique dans notre pays. Dans sa brève intervention, le professeur Brouri a ainsi averti qu'à l'horizon 2025, l'Algérie comptera plus de 3 millions de malades dont la plupart souffriront du diabète type 2, le plus répandu dans le monde. Se basant sur certaines études menées dans ce sens, le docteur Naït Idir représentante du ministère de la Santé, a indiqué pour sa part que la prévalence du diabète en Algérie est située autour de 10 %. Cette maladie vient d'ailleurs d'être classée en quatrième position parmi les maladies provoquant des décès. Même si les facteurs d'âge et les raisons génétiques interviennent quant à l'apparition de cette maladie chronique, il reste tout de même que les facteurs liés à l'environnement et à l'hygiène de vie sont parmi les premières causes engendrant le diabète en Algérie.Les spécialistes présents lors de ce rendez-vous ont souligné que le surpoids et l'obésité entraînés par la sédentarité et un régime d'alimentation déséquilibré pour la population constituent des facteurs déclencheurs de la maladie. Le Dr Naït Idir a expliqué que le phénomène connaît une prévalence importante en Algérie. Des études réalisées récemment dans certaines régions d'Alger, Oran et Sétif ont, en effet, fait ressortir que la prévalence de l'obésité abdominale est de 48 %, dont 26 % pour les hommes et 55 % pour les femmes. Pour le docteur Khalfa, au lieu de polémiquer sur le nombre de diabétiques il faut focaliser sur leur prise en charge. Celle-ci laisse beaucoup à désirer. Les médecins défaillants ! n Le docteur Khalfa a indiqué qu'il existe un manque flagrant en matière de formation continue des médecins généralistes et même spécialistes, censés assurer la prise en charge réelle des malades "Pour ce qui me concerne , je continue à considérer le médecin comme un étudiant à vie ,il doit être à jour avec l'évolution et les changements enregistrés dans le domaine du traitement de cette maladie redoutable. Ce qui n'est malheureusement pas le cas dans notre pays " a-t-il indiqué en révélant que " plus de 50% de nos médecins généralistes dans les villes intérieures n'arrivent pas à identifier les personnes diabétiques et connaissent mal même la définition de l'épidémiologie ". En écoutant cette révélation l'assistance est restée médusée.