Rapport n La crise financière internationale qui secoue le monde, n'aura pas d'impact, à court terme, sur l'économie algérienne. C'est ce qu'a indiqué Joël Toujas-Bernaté, chef de la délégation du Fonds monétaire international (FMI), lors de la conférence de presse, qu'il a animée, hier, à l'hôtel El- Djazaïr. «Si les recettes pétrolières maintiennent le rythme actuel, c'est-à-dire entre 50 et 60 dollars le baril, l'Algérie sera à l'abri de la crise pendant au moins, trois à quatre années», rassure l'expert du FMI. Toutefois, avertit-il, au cas où les prix de l'or noir connaîtraient des chutes brutales, l'Algérie sera affectée et, par conséquent, la croissance économique subira «un ralentissement des investissements publics». Il en est de même, dira-t-il, pour le secteur financier algérien. «Il ne devrait pas subir de gros effets de contagion de la crise financière, mais une flexibilité des politiques macroéconomiques serait nécessaire en cas de forte diminution des recettes pétrolières». Par ailleurs, recommande-t-il, la Banque d'Algérie devrait poursuivre la politique actuelle du taux de change effectif réel. Dans ce contexte, Joël Toujas-Bernaté estime que certaines tendances économiques devraient encore rester favorables en 2009, alors que d'autres subiraient un retournement. A titre d'illustration, la croissance hors hydrocarbures pourrait atteindre encore 6% si des projets importants d'investissements publics et privés se poursuivaient et l'inflation devrait se maintenir sous les 4%. En revanche, une baisse du prix des hydrocarbures, dira-t-il, couplée à des dépenses budgétaires et des importations élevées, entraînerait une dégradation significative du solde extérieur et du déficit budgétaire global. Le FMI estime que le gouvernement devra se préparer à prendre certaines mesures conservatoires au cas où la conjoncture mondiale devrait rester durablement défavorable. «Celles-ci pourraient inclure une rationalisation accrue des dépenses publiques, y compris une meilleure maîtrise des dépenses courantes, ainsi qu'une mobilisation encore plus efficace des recettes fiscales hors hydrocarbures.» En tout état de cause, souligne M. Toujas-Bernaté, le gouvernement devra continuer à veiller à la qualité des dépenses publiques. Quant à l'avenir, l'expert du FMI préconise de veiller au développement sain du secteur financier, d'assurer l'intégration croissante du pays dans l'économie régionale et mondiale et d'améliorer le climat des affaires.