Ce n'est que ce matin que des familles logeant depuis des années dans des immeubles classés rouge, ont été finalement relogées. Parce que accusées de négligence coupable, de laxisme, les autorités ont vite réagi aujourd'hui. Effervescence inhabituelle, mais aussi chargée d'électricité ce matin dans ce quartier. Des habitants d'immeubles classés rouge ont été relogés moins de 24 heures après le drame de la rue Jean-Jaurès où les quatre dalles d'un immeuble menaçant ruine ce sont effondrées entraînant la mort d'un locataire. Les autorités locales craignant que la colère des citoyens déjà très forte, hier matin, ne monte de plusieurs crans, ont voulu, cette fois-ci, prendre les devants et éviter d'autres drames. Mais le mal est fait, la négligence coupable des responsables a été chèrement payée par des familles. Celles-ci, vivant depuis plusieurs années, la peur au ventre et sous un toit qui vibre au moindre léger pas, ont été relogées dans des appartements flambant neufs au soir même de la catastrophe, pour certaines. Approchés ce matin, les voisins de ces familles se sont dit intrigués par la conduite des autorités qui auraient pu éviter le décès survenu hier. «Pourquoi les responsables n'ont pas affecté ces appartements avant que la catastrophe ne se produise ?», s'interroge Hamid encore sous le choc. Ainsi, ce matin des dizaines de familles s'apprêtaient, à leur tour, à quitter définitivement leurs appartements. Les autorités locales ont mis à leur disposition tous les moyens nécessaires pour le déménagement. Au total 45 familles sont concernées par l'opération. A la rue Rabah-Bessas dans la commune de Bab El-Oued, ce matin, l'ambiance était plutôt à la joie. Les membres des quinze familles vivant dans le bâtiment n° 50, chargeaient leurs bagages et meubles. «Je ne sais pas où nous serons relogés, aucune information sur notre destination ne nous a été donnée», indique un jeune, qui ne cache pas sa satisfaction. «J'espère que cette opération touchera toutes les familles vivant dans les mêmes conditions depuis les inondations de 200,1» ajoute-t-il. Le même décor est à signaler au niveau du quartier Hamid-Maroubi, où quinze familles devaient être évacuées. Par ailleurs, les familles d'un autre bâtiment à la rue Colonel Mira, concernées aussi par cette opération, ont refusé de quitter leur logement malgré la menace. Ces familles voient dans cette action une injustice. «Les appartements qui doivent nous être affectés ne répondent pas à nos attentes», a déclaré un habitant.