Résumé de la 21e partie n Un homme, ayant contracté une grosse assurance-vie, vient de mourir dans un accident. Sa compagnie d'assurance soupçonne l'escroquerie. Il est vrai qu'à l'époque la somme était très élevée, surtout quand on sait que Tetzner, la «victime» avait des revenus plutôt modestes. Et l'accident, comme par hasard, est survenu juste après l'entrée en vigueur des polices. La veuve s'est déjà manifestée et demande à toucher les polices. Il s'agit certainement d'une escroquerie, mais comment le prouver ? — Nous avons obtenu de la veuve l'autorisation de procéder à l'autopsie du corps du prétendu Tetzner. — Vous voudriez que je fasse cette autopsie ? demande Kockel. — Oui, dit le représentant. Nous avons confiance dans vos méthodes. Le professeur Kockel accepte de faire l'autopsie. Comme il n'a pas l'autorisation de faire transférer le corps supposé de Tetzner à l'Institut de médecine légale de l'université, il doit se rendre à la chapelle du cimetière. La veuve de Tetzner était là, ainsi que d'autres membres de sa famille et ses amis, pour assister à l'enterrement. — C'est la famille ? demande Kockel. — Oui, lui répond-on. Il jette un coup d'œil sur la «veuve». Celle-ci, la tête recouverte d'un voile noir paraît triste, mais Kockel sait qu'elle s'est déjà manifestée à la compagnie pour toucher les polices d'assurances que son époux a contractées en sa faveur. Cette tristesse qu'elle affecte, n'est-elle pas feinte ? Il entre dans la chapelle, suivi du représentant de la compagnie d'assurances, Nordstern, et découvre le corps prétendu de Tetzner ou plutôt ce qui reste de lui : un tronc calciné auquel se rattachent encore des lambeaux de vertèbres du cou, des articulations et les bras… Le professeur remarque, dans un coin du cercueil un morceau de cerveau : il ne s'explique pas comment il a pu être préservé. — On l'a retrouvé au moment de l'accident ? — Oui… Il commence l'autopsie. Aussi curieux que cela puisse paraître, la cavité buccale n'est pas brûlée, ainsi que l'œsophage. Le poumon droit est resté intact, le cœur contient du sang. Kockel fait un prélèvement sanguin qu'il examinera plus tard au laboratoire. C'est en passant à l'examen des os que Kockel est le plus surpris. Ils semblent si graciles qu'il a d'abord l'impression qu'il s'agit d'une femme. — C'est bien le corps de Tetzner ? — Il n'y a pas de doute ! Mais le corps est bien celui d'un homme puisque l'urètre, bien que partiellement détruit par le feu, est bien visible. Alors pourquoi cet aspect des os ? tout simplement, se dit Kockel, que la victime doit être un sujet jeune. L'observation des articulations des bras le confirme : il y reste encore des morceaux de cartilage, tissu qui ne se conserve que chez les enfants et les adolescents et qui disparaît vers l'âge de 20 ans, persistant parfois jusqu'à 23 ans, mais qu'on ne retrouve plus au-delà de cet âge. (à suivre...)