Réticence n Elles sont de plus en plus nombreuses, les victimes de viol qui hésitent à recourir à la justice pour poursuivre leur bourreau. Le viol n'est malheureusement pas la seule forme de violence que subissent les femmes que ce soit dans le milieu familial, professionnel ou universitaire. Les causes réelles de cette montée du nombre d'agressions sexuelles et autres ne sont pas clairement identifiées quoique d'une manière générale, le chômage, la perte des valeurs morales, l'absence d'une politique résolue pour résoudre les problèmes de logement et de l'emploi, bref, le désespoir chez bon nombre de gens les poussent à l'immoralité. Tout le monde s'accorde à dire que la sensibilisation et la prévention restent le seul moyen véritablement efficace de lutte contre ce fléau. Selon des statistiques de la Gendarmerie nationale, 312 femmes ont été victimes de viol en 2007, contre 229 en 2006. Presque la moitié des crimes a été commise sur des mineures, puisque 137 ont été violées en 2007 et 134 en 2006. Par ailleurs, il a été constaté la prédominance de ce crime chez les hommes âgés de plus de 40 ans. Pour les 8 premiers mois de l'année en cours, pas moins de 184 viols ont été enregistrés à travers le territoire national, en plus de 174 cas d'attentats à la pudeur dont des femmes ont été victimes, toujours selon la Gendarmerie nationale. Selon la même source, il a été recensé près de 59 cas de racolage sur la voie publique. Ce triste tableau qui a été présenté par les services de la gendarmerie nationale témoigne, encore une fois, du calvaire vécu au quotidien par la femme, ce qui devrait inciter les pouvoirs publics à revoir leur feuille de route en matière d'éducation et de sensibilisation. S'agissant ici d'un phénomène étranger à nos valeurs et à nos coutumes, il faut dire que la responsabilité de la décadence des mœurs incombe en premier lieu aux familles, et à toute la collectivité nationale. A titre de rappel, en 2007, il a été enregistré un nombre effarant d'affaires de viol introduites en justice. 334 affaires de ce genre ont été enregistrées à travers les différentes juridictions du pays. Les mineurs sont les premières victimes du fait qu'ils sont la proie privilégiée des délinquants sexuels. Selon le bilan de la gendarmerie nationale, la wilaya d'Oran est placée en tête de ce phénomène. Cette ville est affectée par plusieurs maux sociaux : drogue, alcool, commerce du sexe et depuis quelque temps, elle est le fief des «violeurs», avec 19 affaires en 2007, contre 37 en 2006. Toujours à l'ouest du pays, les wilayas de Mostaganem et de Tiaret se placent derrière Oran avec 17 affaires de viol chacune. Par ailleurs, on croit que trois wilayas seulement, à savoir Ghardaïa, Tindouf et Illizi, sont encore préservées de ce genre de crime. Selon l'étude menée par la cellule de la gendarmerie nationale, les villes à forte densité humaine sont les plus touchées par ce phénomène.