Entente n «Les membres de l'Opep adhèrent à la décision prise le 24 octobre de baisser leur plafond global de production de 1,5 million de barils par jour depuis le 1er novembre». Chakib Khelil, qui préside l'Opep jusqu'à la fin de l'année, a souligné que «les ministres ont noté avec inquiétude la détérioration continue de l'économie mondiale depuis le 24 octobre et son impact sur la demande de pétrole, maintenant attendue bien plus faible qu'il y a un mois». M. Khelil a expliqué que la décision prise était que les pays membres de cette organisation baissent leur quota global de production de 1,5 million de barils par jour à partir du 1er novembre. En septembre, l'Opep avait aussi appelé à un plus strict respect des quotas, ce qui devait se traduire par une baisse de production de facto de quelque 500 000 barils par jour. Les ministres ont aussi convenu de prendre toute autre action susceptible de stabiliser le marché «le 17 décembre», a-t-il ajouté, préparant le terrain à une nouvelle baisse de la production de l'Opep à cette date, la troisième en quatre mois. Le quota de production de 27,3 millions de barils par jour (mbj) va donc être respecté par les membres de l'Opep, et ce, jusqu'à la réunion d'Oran du 17 décembre, une réunion qui ouvrira la porte à une réduction de l'offre de l'Opep. Répondant à une question sur les quotas de réduction, M. Khelil a souligné que cette question sera traitée lors de la réunion d'Oran au cours de laquelle un organe composé de l'Algérie, de l'Iran, du Nigeria et du Koweït se chargera d'examiner le marché pétrolier et le niveau du stock mondial qui, dit-il, est «très haut», car, il suffira pour une consommation de «56 jours», alors que le niveau normal est estimé à «52 jours», poursuit-il. M. Khelil a aussi estimé que le premier trimestre de 2009 sera marqué par une baisse de la demande, estimée à 200 000 barils/jour, et à plus de 1,5 mbj au deuxième trimestre. Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, a affirmé qu'il y avait «un consensus général pour une action» en faveur d'une baisse de la production lors de «la prochaine réunion». Cette appréciation est unanime chez la grande majorité des autres ministres. Un pragmatisme imposé surtout par la crainte du ralentissement de l'économie dans ces pays. Pour le Qatar, autre monarchie pétrolière du Golfe, généralement alliée de Riyad, «un plancher à 70 dollars est nécessaire», a déclaré, hier, samedi, Abdallah al-Attiyah, le ministre qatari du Pétrole. «En dessous, des projets pourraient être ajournés et il y aura peut-être une pénurie de production quand la demande repartira» après la crise, a-t-il ajouté. Pour les membres durs du cartel, comme l'Iran ou le Venezuela, un prix encore plus élevé est nécessaire pour équilibrer leur budget gouvernemental. Ali Rodriguez, le ministre de l'Economie vénézuélien, a encore déclaré, samedi, qu'«un prix juste serait de 80, 90 dollars, ou un peu plus...». Depuis leur record du 11 juillet à 147,50 dollars le baril, les prix du brut se sont effondrés, tombant sous la barre des 50 dollars le baril la semaine dernière, au plus bas depuis quatre ans.