Résumé de la 14e partie n Au moment de quitter l'hôpital, Karima doit abandonner son fils. Elle s'y attendait, mais elle fait une crise. A la maison, elle refuse de manger. — Tu veux mourir ? lui dit sa mère — Oui, répond-elle. A quoi bon vivre alors que je viens d'abandonner mon fils ! — Tu savais que tu ne pouvais pas le garder ! — C'est mon bébé ! Daouïa est fâchée. — On n'aurait pas dû te le montrer ! — C'est mon droit de le voir ! — Tu l'as vu, mais tu savais que tu ne pouvais le garder ! — Pourquoi, j'aurais travaillé pour lui, je l'aurais élevé ! Daouïa est furieuse. — Et les gens ? Qu'est-ce qu'il dirait ? Karima secoue la tête. — Je me moque des gens ! — Ah oui, tu te moques des gens ! Et l'honneur de ton père ? Tu sais ce qu'on leur faisait, autrefois, aux filles qui bafouaient l'honneur de leur famille ? On les tuait ! Tu entends ? On les tuait ! Karima éclate en sanglots. — J'aurais aimé mourir ! La mère est amère. — Il fallait penser à ce que tu faisais. Je te l'ai toujours dit : les hommes et les femmes font des bêtises, mais c'est toujours la femme qui paye ! Daouïa se radoucit. — Tu dois te faire une raison ! — C'est dur, maman, c'est dur ! Et elle se met à pleurer de plus belle. — Il fallait le voir comme il est beau… Ses petites mains, ses pieds… Il a, comme moi, trois grains de beauté sur l'avant-bras gauche ! — Je te comprends ! Et dans un élan de tendresse, Daouïa prend sa fille dans ses bras. — Oh, maman, comme je souffre ! — Je le sais, ma petite ! Elle lui essuie ses larmes et l'embrasse. — Tu auras d'autres enfants ! — Je n'oublierai jamais Amine, tant que je serai de ce monde ! Il n'est pas juste que je l'abandonne, il n'a pas demandé à venir au monde ! — Je comprends ! — Il voudra un jour connaître sa mère… — Qui sait, si Dieu veut, il le mettra sur ta route ! Et Karima enfouit la tête dans la poitrine de sa mère, pour étouffer ses sanglots. (à suivre...)