Programme n La Société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) prévoit dans son plan de développement qui doit s'étaler sur 5 ans, une enveloppe financière importante. «En fait, c'est vrai qu'avant l'arbitrage tel que préconisé par le ministre de l'Energie, l'enveloppe dont aurait besoin le secteur ces 5 prochaines années s'élèverait à peu près à 100 milliards de dollars. Sur cette enveloppe, 15 milliards de dollars seraient dédiés au groupe Sonelgaz qui a, lui, pour ambition, de contribuer à financer une partie de ce programme par ses ressources propres», a tenu à préciser Abdelkader Choual, directeur exécutif du département finances de la Sonelgaz. «Nous situons cette contribution à hauteur de 30%, le reste devrait être pris en charge par les banques nationales publiques en application de la stratégie de couverture des besoins financiers par les ressources locales», a noté M. Choual qui ajoute qu'«en fait, la question qu'il faut se poser à notre sens, c'est de se dire : est-ce que les banques nationales sont capables de prendre en charge ces besoins ?». «Nous ne faisons pas, là, allusion aux capacités financières des banques, car elles disposent aujourd'hui de capacités financières importantes, elles sont, dans certains cas, dans des positions de surliquidités. Mais nous parlons beaucoup plus des capacités institutionnelles et organisationnelles», a-t-il fait remarquer. Sur le plan institutionnel, dit-il, «aujourd'hui, et cela a été souligné par les P-DG des banques, nos banques se caractérisent par des facteurs de blocage à l'exemple de la sous-capitalisation». La sous-capitalisation des banques publiques les empêche, selon le communicateur, de prendre les engagements nécessaires auprès des opérateurs. La seconde contrainte est liée à l'aspect organisationnel et relatif à la capacité d'apprentissage à utiliser ce type d'instrument moderne de financement «même s'il est vrai que nous avons financé aujourd'hui environ 8 milliards de dollars par le biais du ‘'Project Finance'' (un plan de financement propre au secteur, ndlr)», a souligné le représentant de Sonelgaz qui relève que cette opération «a été le déclencheur en matière d'apprentissage de l'utilisation de cet outil de financement». «Mais il nous semble qu'il y a lieu de développer la formation des intervenants pour qu'ils puissent répondre à cette attente», a-t-il suggéré. Par ailleurs, le souci majeur des responsables de Sonelgaz, selon son directeur financier, c'est aussi de dire qu'à cause de cette sous-capitalisation, le groupe Sonelgaz s'est très vite heurté, à la capacité limitée des banques publiques à prendre le financement de ses programmes sur leurs propres ressources. «Il a fallu revenir à la garantie de l'Etat pour pouvoir continuer à financer notre développement», a-t-il précisé.