Résumé de la 2e partie n Pour améliorer sa situation, un homme a décidé d'émigrer. Il laisse sa femme et sa fille, dans la vallée du M'zab. Quelques jours après, le père prépare son baluchon. Il y a mis quelques vêtements, mais aussi de la nourriture : du rfiss, que la mère a préparé avec une farine d'orge et des dattes séchées, écrasées, des dattes et de la galette. Il a également pris une outre d'eau et, le matin à l'aube, pour profiter de la fraîcheur, il part. La mère et la petite peinent, seules, à survivre dans le désert. Si elles ont quelque chose à manger à midi, le soir, elles doivent se coucher sans souper, si elles mangent le soir, le lendemain, elles doivent jeûner. La fillette se plaint parfois. — mère, j'ai faim ! — tout à l'heure, si Dieu veut, une telle à qui j'ai lavé la maison, va me payer. Nous pourrons acheter du grain ! — voilà longtemps que nous n'avons pas mangé de pain ! Parfois, elle lui demande. — il nous reste encore un peu de dattes…? — je les garde pour le jour où nous aurons très faim ! — mais j'ai très faim ! — non, c'est quand tu n'auras plus de force pour te lever, quand la tête te tournera et que tu ne pourras plus parler. Alors, une datte pourrait te sauver la vie ! Le soir, la mère prend sa fille dans ses bras et, ensemble, elles se bercent d'illusions. — Un jour, dit la mère, ton père reviendra, avec beaucoup d'argent, nous ne souffrirons plus de la faim. — voilà longtemps qu'il est parti ! — c'est vrai, mais plus il tarde à venir, plus il travaillera et gagnera de l'argent ! — que ferons-nous de l'argent qu'il ramènera ? — nous pourrons acheter des terres ! — et des palmiers ? — oui, beaucoup de palmiers ! — est-ce que nous changerons de maison ? — bien sûr… Nous construirons une belle maison, avec deux étages, dans la rue la plus huppée de la ville ! La fille se met à rêver. — alors, nous deviendrons riches et respectés. — oui, comme les notables de la ville ! La mère ajoute. — on viendra demander ta main et nous te marierons ! La fillette ferme les yeux. — alors, nous pouvons attendre encore ! Mais les mois et les années passent et le père ne revient pas. La mère craint qu'il ne lui soit arrivé malheur, mais quand sa fille l'interroge, elle lui répond. — il va bientôt revenir ! (à suivre...)