Résumé de la 33e partie n Tetzner passe aux aveux. Il reconnaît qu'il a voulu escroquer les compagnies d'assurances et qu'il a tué un homme. Tetzner n'en croit pas ses oreilles. — comment prouver que je n'étais pas le cadavre calciné trouvé dans la voiture ? — la médecine légale a beaucoup progressé… On a pu montrer que les os du squelette sont les os d'un jeune homme, et non ceux d'un adulte… Et l'autopsie a montré que la victime n'est pas morte dans l'incendie mais avant. Mais il nous fallait vos aveux ! Maintenant, parlez-moi de votre victime. — C'est un jeune homme, dit-il, comme le serrurier qui m'a échappé… Mais il paraissait plus frêle et plus jeune… Je l'ai remarqué en train de marcher seul sur la route. Je me suis arrêté et je lui ai proposé de le prendre en stop. Il a accepté. En cours de route, il s'est assoupi. Quand il s'est réveillé un peu plus tard, je suis descendu de voiture et je lui ai dit que j'étais en panne. J'ai aspergé la voiture d'essence et j'y ai mis le feu ! Le récit est rapporté au professeur Kockel qui s'est aussitôt écrié : — C'est faux ! L'embolie que j'ai trouvé dans le sang de la victime montre qu'elle a subi des violences avant d'être brûlée ! Tetzner ne veut pas revenir sur ses aveux : s'il avait fait subir des violences à sa victime, pourquoi ne le dirait-il pas ? C'est alors que Kriegern a l'idée de lui montrer le rapport de Kockel. — le professeur a les moyens scientifiques de prouver, devant un jury, que vous mentez ! Alors, pourquoi refusez-vous de dire la vérité ? Tetzner réfléchit puis lâche : — C'est vrai, j'ai menti. En fait, je n'ai pas pris en stop le jeune homme. Je roulais dans la nuit quand il a brusquement surgi. Je n'ai pu l'éviter. Je suis descendu de voiture pour lui porter secours, c'est alors qu'il a rendu l'âme. J'ai eu l'idée d'utiliser le cadavre pour escroquer la compagnie d'assurances. Le procureur de Leipzig soumet le cas à un médecin légiste de Erlandgen, le docteur Molitoris qui devait s'avérer un adversaire de Kockel. Molitoris déclare aussi que la première version de Tetzner est plus vraisemblable. Selon lui, on peut réellement périr dans un incendie sans que des traces de gaz carbonique n'apparaissent dans le sang. Quant à l'embolie, selon lui, elle n'était pas prouvée. Ces déclarations provoquent la colère de Kockel. Au procès de Tetzner, ouvert en mars 1937, il maintient ses déclarations : Tetzner a assassiné sa victime avant de la brûler. Le jury va le suivre et condamner Tetzner à la peine capitale. Il attendra le rejet de sa demande de grâce pour dire enfin la vérité : «J'ai pris le jeune homme en stop. Comme il s'est plaint du froid, je l'ai recouvert d'une couverture. Ses mouvements se trouvant ainsi entravés, j'en ai profité pour l'étrangler. J'ai ensuite mis le feu à la voiture…» Kockel triomphe : il a eu raison sur toute la ligne. Mais trois années après, en juin 1934, il devait succomber à un cancer. Tetzner, lui, n'était plus là pour apprendre la mort de l'homme qui a fait échouer ses plans. Des plans qui auraient pu marcher et assurer définitivement sa fortune… Il a été condamné à la peine capitale et exécuté. Sa femme a sauvé sa tête, mais elle a été lourdement condamnée. (à suivre...)