Résumé de la 25e partie n Kockel découvre que le soi-disant cadavre de Tetzner, qui aurait perdu la vie dans un accident de la circulation, est celui d'une personne qui était déjà morte quand la voiture a brûlé. Kockel n'ignore pas que le feu fait fondre la graisse, mais il sait aussi que les particules de graisse fondues par le feu et celles de l'embolie sont différentes et qu'on peut les distinguer aisément. Et les particules que Kockel a trouvées dans les alvéoles de l'inconnu ont été provoquées par l'embolie. «Ce corps n'est pas celui de Tetzner !», se dit le savant. Fort de cette conviction, fruit d'un travail d'analyse rigoureux, il fait le point. Dès le début, il a acquis la certitude que le cadavre ne pouvait pas être celui de Tetzner : les os sont trop fins, avec même du cartilage sur les vertèbres, pour être ceux d'un homme de la corpulence de Tetzner. L'examen de la bouche, de la gorge, de l'œsophage et des poumons n'a révélé aucune trace de suie, preuve que la personne que l'on veut faire passer pour Tetzner, est morte avant l'incendie. Pas de traces non plus de gaz carbonique dans le sang, en revanche, il a trouvé celles d'embolie, ce qui montre que la victime a subi des violences avant sa mort. Les conclusions s'imposent d'elles-mêmes. Tetzner a fait subir des violences à une jeune personne. il l'a introduite dans sa voiture et mis le feu volontairement pour faire croire qu'il s'agit de lui et ainsi faire toucher à sa femme les primes d'assurances qu'il avait souscrites. Il reste quand même certains points à éclaircir. Comment expliquer, par exemple, qu'on n'ait retrouvé qu'une partie du corps ? Le reste, même s'il a été soumis au feu, ne pouvait pas disparaître ainsi, sans laisser de traces. Tout porte à croire que l'on jetait au feu partie par partie du corps, sans doute parce que ces parties comportent des signes qui pouvaient aider à identifier la victime. Et ce morceau de cerveau, presque intact, que Kockel a trouvé dans un coin du cercueil, par quel miracle a-t-il échappé au feu ? Il est peut-être temps de demander aux enquêteurs comment ce morceau de cerveau est parvenu là ! Kockel se dit surtout qu'il est temps d'alerter la police et de lui faire part de ses découvertes. Il est surtout persuadé que Tetzner, s'il est vivant, va essayer d'entrer en contact avec sa femme et qu'il va falloir la surveiller… Le savant, qui dispose maintenant d'assez d'éléments pour prouver que le corps retrouvé dans la voiture de Tetzner n'est pas le sien, appelle sans tarder le chef de la police de Leipzig, von Kriegern. — Venez dans mon bureau, lui dit-il, j'ai des révélations importantes à vous faire sur l'affaire Tetzner ! — Maintenant ? (la nuit est sur le point de tomber), demande l'officier surpris. — Oui, lui dit-il. S'il insiste, se dit le policier, ça doit être important. Il se présente donc au bureau du professeur. Celui-ci lui révèle immédiatement qu'il est persuadé que le corps dont il a fait l'autopsie n'est pas celui de Tetzner. — C'est ce que disent les compagnies d'assurances, dit von Kriegern, sur un ton sceptique. Mais dans ce genre d'affaires, il faut des preuves pour l'affirmer avec certitude. — j'ai des preuves ! (à suivre...)