L'assassinat de l'éminent professeur en informatique Benchehida Mohamed, chargé de cours à l'université de Mostaganem depuis 1980, a semé la consternation au sein de la famille universitaire. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, s'est déplacé, hier en fin de matinée à Mostaganem pour présenter ses condoléances à la famille et assister à l'enterrement du défunt. L'ouverture d'une enquête par le département de Harraoubia concernant la violence à l'intérieur de ce campus universitaire serait également prévue. “Le meurtre de notre confrère vient d'endeuiller tout le secteur de l'enseignement supérieur. Aucune raison ne peut justifier l'assassinat d'une personne”, a déclaré M. Benhamouda, chargé de la communication au niveau de ministère de l'Enseignement supérieur. Il a précisé que “la violence n'a pas sa place au sein de l'Université algérienne qui est un lieu du savoir et de débat scientifique”. Des enseignants joints hier par téléphone ont condamné ce crime et se disent choqués par cet assassinat à l'intérieur du campus universitaire. Les membres du Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) se sont également déplacés sur les lieux afin de soutenir leurs confrères et assister aux funérailles du défunt. “Cela fait à peine une année que nous avons perdu un confrère, chef de département, de l'université de Djelfa, décédé lors d'une bousculade, également, à l'intérieur du campus. Si auparavant nous nous inquiétions et nous revendiquions l'amélioration de notre situation socioéconomique, maintenant il est question d'intégrité physique. Nous exigeons plus de sécurité à l'intérieur des campus”, s'est indigné M. Abdelmalek Rahmani, SG du Cnes. Le premier responsable du Cnes a, par ailleurs, signalé que le phénomène d'agression verbale est répandu au milieu universitaire. “Plusieurs enseignants se sont plaints du comportement agressif de certains étudiants qui se lancent dans la violence verbale, voire même les menaces lorsque leurs professeurs refusent de marchander des notes”, a-t-il témoigné. Il est à noter que le Cnes va incessamment convoquer une assemblée générale à Mostaganem afin de débattre de la question de la violence à l'égard des enseignants universitaires afin d'éviter de nouveaux drames. Nabila Afroun