Violence n La situation était calme, ce mercredi matin, après des affrontements limités au cours de la nuit entre jeunes et forces de l'ordre. Une grève générale de 24 heures accroît la pression sur le gouvernement du Premier ministre grec conservateur, Costas Caramanlis, fragilisé par une flambée de violence jamais vue en Grèce, qui a suivi la mort d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans, abattu, samedi dernier, par un policier. Des heurts avaient éclaté, hier mardi, dans une banlieue d'Athènes, dès la fin des obsèques de l'adolescent, entre les policiers et plus d'une centaine de jeunes qui sortaient des écoles polytechnique et de droit occupées depuis dimanche, dernier. Ces heurts se sont poursuivis jusqu'à 3h du matin (1heure GMT). Des dégâts ont été commis dans un bureau de poste, une banque et une agence de tourisme dans le centre de la capitale. La police d'Athènes a annoncé avoir procédé, au cours de la journée d'hier mardi, à 55 interpellations. Le maire de la capitale, Nikitas Kaklamanis, a indiqué qu'il estimait que plus de 360 magasins ont été partiellement ou totalement endommagés depuis samedi dernier. A Salonique, au nord du pays, des échauffourées se sont produites pendant la nuit entre les forces de l'ordre et une cinquantaine de jeunes retranchés dans la faculté de philosophie. Des escarmouches se sont, par ailleurs, produites dans la nuit à Larissa et à Volos, au centre du pays, où le Palais de justice a été endommagé, à Kalamata, au sud, où une école a brûlé, à Loannina, au nord-ouest, et à Zante, sur l'île du même nom, en mer Ionienne, selon des sources policières. La situation était redevenue calme, ce mercredi matin, dans toutes ces villes. Sur le front social, la très puissante Confédération générale des travailleurs grecs (Gsee) comptant 600 000 adhérents et la Fédération des fonctionnaires (Adepy), 200 000 membres, devaient organiser dans le centre d'Athènes un grand rassemblement, ce mercredi en début d'après-midi, point d'orgue d'une grève générale de 24 heures prévue de longue date contre l'austérité et la cherté de la vie. Les dirigeants syndicaux ont tenu à organiser ce rassemblement malgré une demande d'annulation par Caramanlis. Les syndicalistes communistes (Pame) ont prévu, de leur côté, de manifester dans le centre d'Athènes avant le rassemblement syndical. Dans un souci de reprendre en main la situation qui lui a largement échappé, Caramanlis a adressé, hier, mardi, un nouveau message à la nation, condamnant les fauteurs de troubles, les traitant d'«ennemis de la démocratie». Il s'est engagé «à rétablir le sentiment de sécurité et la légalité», et lancé de nouveau un appel à l'unité nationale. Il n'a pas répondu au chef de l'opposition socialiste, Georges Papandhréou, qui avait demandé dans la journée un recours au verdict populaire pour résoudre la crise.