«Rien ne va plus», «C'est grave», «Il n y'a rien» ou encore «Ce n'est pas mon problème.» Ces expressions sont ancrées dans le vocabulaire des Algériens et reflètent parfaitement la tendance vers le négativisme et la passivité. De nos jours, rares sont les citoyens qui essayent de voir le bon côté de la vie ou des événements et de l'actualité. Pour eux, tout est noir, mauvais et négatif. Partout, à la maison, dans les cafés, dans les quartiers et dans les bus, on ne parle que du mauvais côté de la vie. Il est rare qu'une personne raconte à son interlocuteur une bonne nouvelle ou évoque un sujet qui porte à l'optimisme. Cette tendance à la passivité, concerne toutes les couches de la société algérienne. Les personnes âgées, les jeunes, les enfants, les femmes et même les intellectuels ne parlent qu'à la «voie négative». Curieusement, même la presse nationale nous a habitués à cette culture du négativisme. Les différents quotidiens ne rapportent, généralement, que les informations mettant en évidence l'erreur humaine, omettant les bonnes initiatives. Eh oui, il en existe même chez nous. Cette tendance s'étale aussi aux intellectuels algériens. La preuve est donnée par les rares romans et livres qui paraissent de temps en temps et qui ne tournent qu'autour de souvenirs de désastres, comme la période du terrorisme, les déceptions affectives, les échecs professionnels et autres. Décidément, la société ne veut pas voir le bon côté des choses et même l'élite ne semble pas épargnée par cette morosité générale. C'est à se demander si, dans un pays de 35 millions d'habitants, il n'arrive jamais que quelqu'un fasse une bonne action qui mérite un commentaire positif…