Réaction n La recrudescence des actes de piraterie dans le golfe d'Aden et l'océan Indien n'a pas laissé de marbre la communauté internationale. Ainsi, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) a adopté, en juin dernier, la résolution 1816 qui invite les Etats «possédant des navires de guerre dans la zone maritime du golfe d'Aden à agir contre les pirates en haute mer et les autorise même à pénétrer dans les eaux somaliennes avec l'accord du gouvernement pour poursuivre des pirates». Ce texte a été renforcé par une autre résolution adoptée en octobre et appelant les Etats «à agir en employant les moyens nécessaires contre la piraterie au large de la Somalie, en particulier en déployant des navires et des avions militaires». En réponse à un appel lancé par l'OMI, les Etats-Unis ont fait circuler récemment au Conseil de sécurité un projet de résolution visant à renforcer à nouveau l'action internationale contre les pirates somaliens. Ce texte qui traite «des questions de juridiction et de responsabilité, élargira le champ d'autorité de la résolution 1816 », a dit une diplomate américaine. Poussée par l'Espagne notamment, l'Union européenne (UE) a, de son côté, approuvé en septembre la création d'une «cellule de coordination chargée de soutenir les actions de surveillance et de protection menées par certains Etats membres au large des côtes de la Somalie». Cela avant qu'une opération navale de lutte contre la piraterie ne soit décidée en novembre. Dénommée Eunavfor Atalanta, celle-ci sera constituée de cinq à six navires et bénéficiera de l'appui d'avions de patrouille maritime. Elle aura pour missions d'assurer l'escorte des bateaux de marine marchande des armateurs qui en feront la demande, mener des opérations de contrôle avec des avions de patrouille maritime et continuer à escorter les navires du Programme alimentaire mondial (PAM) qui font régulièrement l'objet d'attaques de la part des pirates somaliens. Dans le cadre de cette opération, l'Espagne enverra, au début de l'année prochaine, un navire de guerre avec 196 militaires à bord au large de la Somalie. Sans aller jusqu'à prendre des mesures concrètes, les pays du Golfe se sont, eux aussi, mobilisés contre la piraterie. Réunis récemment à Mascate, à Oman, ils ont annoncé le déploiement d'un «effort commun en coordination avec les grandes puissances navales pour faire face à ce nouveau danger, qui ne diffère en rien du terrorisme». Sur le terrain, des bateaux de nombreux pays dont la France, l'Espagne, la Russie, l'Inde et la Corée du Sud notamment, ainsi que des navires américains de la Task Force 150 d'appui aux opérations en Afghanistan, participent déjà à la sécurisation de la zone. L'Otan y a également dépêché, fin octobre, une flottille de quatre navires de guerre.