Rencontre n Un séminaire sur les droits des femmes et des enfants a été organisé, hier, à l'hôtel El-Biar par la délégation de la Commission européenne en Algérie, pour célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Sous le thème «Renforcement du rôle des femmes et des enfants dans la société», la rencontre a été rehaussée par la présence de l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui a prononcé un discours au titre de la présidence française de l'Union européenne. Ce dernier a rappelé brièvement dans son allocution l'historique de la naissance de la Déclaration universelle des droits de l'homme, les efforts déployés jusque-là par les Nations unies et l'Union européenne pour la promotion et la défense des droits humains. «Dans un esprit de dialogue et de coopération, l'Union européenne s'efforce de rappeler à ses partenaires, à commencer par ses voisins les plus proches de la Méditerranée et ses nouveaux voisins de l'Est, que la plus grande attention doit être accordée à la protection et à la promotion des droits de l'homme, notamment en période de conflit armé ou dans le contexte de la lutte contre le terrorisme», a déclaré ce diplomate, tout en signalant que les conflits au Darfour, en Somalie ou en République démocratique du Congo, continuent de causer des souffrances innommables et font peser une grave menace pour la stabilité régionale et internationale. En ce qui concerne le thème du séminaire, Xavier Driencourt a indiqué que l'Union européenne s'est résolument engagée à ce que les droits des femmes et des enfants bénéficient des plus fortes garanties, en particulier en période de conflit armé. «L'UE est préoccupée par la situation des femmes en Europe même, où persistent, des comportements discriminatoires sur le marché du travail, ou encore par le phénomène de la violence domestique, sans parler de la situation, parfois difficile, des femmes migrantes», a fait remarquer le diplomate français. Abondant dans le même sens, Mme Laura Baeza, chef de la délégation, a affirmé que «L'UE a joué et joue toujours un rôle de premier plan dans les efforts visant à réaliser l'égalité entre les hommes et les femmes, tant à l'intérieur de l'Union qu'à l'extérieur de ses frontières». Par ailleurs, la présidente de l'association Djazaïrouna, Mme Cherifa Kedda, lors de la présentation de son projet «Ensemble contre les violences faites aux femmes et aux enfants», financé par l'UE, a brossé un tableau sombre de la situation des femmes et des enfants en Algérie. Selon elle, le phénomène de la violence à l'égard des femmes et des enfants prend des proportions préoccupantes. «Des femmes qui ont des enfants à charge se trouvent dans la précarité et dans la rue, à cause des lenteurs administratives», a-t-elle souligné, tout en dénonçant le silence qui entoure la violence infligée aux femmes et à leurs enfants. «La violence contre les femmes en Algérie continue d'être entourée de tabous», a estimé Mme Kedda.