Le ministre indien de la Défense a implicitement exigé, aujourd'hui, mardi, que le Pakistan réprime les groupes islamistes opérant sur son territoire, au risque d'affecter durablement les relations bilatérales déjà tendues depuis les attaques de Bombay. «Nous devons toujours penser à la sécurité de notre peuple», a souligné le ministre, A.K. Antony. «Je ne sais pas quelles actions nous allons entreprendre, mais si le Pakistan ne fait pas montre de sincérité dans ce qu'il dit, les choses ne seront pas comme d'habitude (...) Les choses ne seront pas normales», a-t-il dit de manière elliptique devant un parterre d'officiers à New Delhi. La diplomatie indienne a exclu à plusieurs reprises ces derniers jours un nouveau conflit avec le Pakistan, que l'Inde a affronté dans trois guerres déjà depuis la création des deux Etats en août 1947. Mais New Delhi, Washington et Londres imputent les attaques coordonnées de Bombay au Lashkar-e-Taïba (LeT), l'un des mouvements armés fondamentalistes pakistanais qui assurent lutter contre l'«occupation» indienne du Cachemire et contre les «persécutions» dont seraient victimes les 150 millions de musulmans en Inde. L'Inde assure même que le commando de dix militants islamistes qui a tué 163 personnes à Bombay du 26 au 29 novembre venait du Pakistan, où les attaques avaient été planifiées, et exige de son voisin et rival qu'il lui livre une quarantaine de «terroristes» présumés. Islamabad a lancé depuis la semaine dernière une vague d'arrestations dans les milieux proches du LeT, mais entend juger lui-même les éventuels responsables.