Résumé de la 4e partie n Dès leur retour à l'hôtel, Peter reçoit un message, il quitte Amélie qui passe la nuit seule et le matin elle est étonnée par le réceptionniste qui lui annonce que son mari a un problème juridique dans la vente de son affaire.... Quelques minutes avant onze heures, un serveur chauve, au teint mat, l'accompagna dans la salle à manger. Elle lui expliqua qu'elle attendait quelqu'un, commanda un thé glacé et déplia la carte achetée pour rire. Elle avait cependant bien l'intention, à présent, de forcer Peter à faire avec elle l'une de ces excursions en bus pour le punir de l'avoir négligée. C'est alors qu'elle vit l'inconnu entrer. Il était d'une taille démesurée. Ses jambes surtout n'en finissaient pas, prises dans un jean trop raide plissant derrière les genoux au moindre de ses pas. Les talons de ses bottes de cow-boy en peau de lézard ou un truc dans le genre, teintes en rouge vif, avec des bouts noirs et luisants lui ajoutaient sept ou huit centimètres dont il aurait pu se passer, et le haut de son chapeau beige frôlait les fougères suspendues au plafond tandis qu'il traversait la pièce. Il portait une chemise fantaisie à boutons de nacre et, sans foulard noué, son cou hâlé paraissait nu. Laurie était trop fascinée par cet accoutrement pour réaliser que l'homme se dirigeait vers elle. Elle ne le comprit que lorsqu'il se fut arrêté devant sa table et eut retiré son chapeau. — M'dame Macklin ? Elle hésita. Il avait les cheveux paille, des yeux d'un bleu délavé et une mâchoire massive qui partait sur le côté lorsqu'il souriait et rappelait une vache en train de mastiquer. — Oui ? Je suis heureux de vous rencontrer, m'dame. Je suis Roy Landis. Mon vrai nom c'est Leroy, mais ne vous occupez pas de ça. En général les gens m'appel-lent Abilene. Il sortit un morceau de papier d'une des poches de sa chemise et le lui mit sous le nez. — Voilà qui devrait éclairer votre lanterne. Elle déplia la feuille et reconnut l'écriture nette et sans fioritures de son époux. Ma chérie. Le problème juridique est plus sérieux que je ne l'aurais cru. Voici Abilene, un vieil ami qui te tiendra compagnie jusqu'à ce que je puisse me libérer. N'hésite pas à lui demander tout ce dont tu auras besoin. Elle était au bord des larmes, mais prit son temps pour replier le mot, ouvrir son sac à main et le glisser à l'intérieur, si bien que lorsqu'elle releva la tête, ses yeux étaient secs. Elle adressa à l'homme un sourire poli. — Je vous remercie, monsieur Abilene. — Abilene tout court. — Je n'ai besoin de personne. Je vais me contenter d'attendre Peter, et vous, pendant ce temps, vous pourrez vaquer à vos occupations. — Je suis désolé, m'dame, mais c'est vous mes occupations. Los Angeles est une ville dangereuse pour ceux qui n'y ont jamais mis les pieds. Ça fait dix ans que j'y vis et j'ai une bonne voiture. Je vous emmène où vous voulez, et rien ne vous oblige à m'adresser la parole si vous n'en avez pas envie. (à suivre...)