RéSUMé : Boualem va voir sa famille. Nabila en profite pour écrire le dernier message. Boualem est très tendu en attendant le rendez-vous. Il ne dort pas. Nabila aussi, mais de crainte que d'ennui, il se mette à fouiller et tombe sur son arme… Boualem et Nabila finissent par s'endormir au petit matin. La nuit a été trop longue et les sombres pensées qui les ont habités ont fini par avoir raison de leur volonté. Ils auraient dormi longtemps si le téléphone n'avait pas sonné. C'est Mouloud. Il propose de déjeuner ensemble. - Hélas, j'ai affaire, dit Boualem. Mais je te promets un dîner bien arrosé ! - Ça marche, rétorque Mouloud qui veut discuter avec lui. Qu'est-ce que tu vas faire ce matin ? - Je dois passer au commissariat. Ça me prendra toute la matinée. Si tu veux, je te rappelle en fin de journée… pour confirmer pour le dîner… - D'accord ! Bonne journée alors ! Boualem le lui souhaite aussi. Il rejoint Nabila à la cuisine. Elle a préparé du café. Ils s'assoient à la table. Elle lui sert un café. Boualem profite de ce moment pour lui demander une nouvelle fois de ne pas l'accompagner. - J'ignore comment les choses se passeront, dit-il. Je ne te cache pas avoir peur. Avoir peur pour moi-même, je peux le supporter, mais pour toi, je ne me le pardonnerais jamais s'il t'arrivait malheur ! Car ce sera de ma faute. - Je refuse. Je partirai avec toi. Et quoi qu'il advienne, je resterai avec toi. Je ne pourrai pas t'attendre ici, à imaginer les pires scénarios. Je préfère y aller avec toi… - Pourquoi ne m'écoutes-tu pas ? Pour une fois, la prie-t-il. Rien que cette fois-ci. Mais Nabila secoue la tête. Elle refuse. Boualem a l'impression de parler à un mur. Il abandonne et n'insiste plus. - Sois prête dans quelques minutes alors. - Je serai prête. Nabila rince les tasses et range la cuisine avant d'aller se préparer. Boualem choisit des habits propres de la garde-robe et elle en fait autant. Ils se préparent en silence. Comme d'habitude, avant de sortir, Nabila vérifie que l'eau et le gaz sont bien fermés. Dès que Boualem est dans l'escalier, elle feint d'avoir oublié quelque chose. - Pars devant, je te rejoins tout de suite, lui dit-elle. J'ai oublié de… Et elle retourne à la chambre, pour y prendre l'arme qu'elle avait soigneusement dissimulée dans un foulard. Elle la met dans son sac avant de vite fermer derrière elle. Elle rejoint son mari qui l'attend près du parking. Le couple part en voiture cinq minutes plus tard. Il est onze heures. Nabila roule doucement. - Tu resteras dans la voiture, décide Boualem. Si les choses se passent mal, tu pars. - Tu verras, tout se passera bien. Nabila est très calme et très sûre d'elle. Boualem voudrait aussi l'être mais il est si tendu qu'il s'accroche à la portière comme pour éviter de tomber. Ils arrivent au lieu du rendez-vous avec vingt minutes d'avance. Tous deux restent dans la voiture à attendre que les terroristes se montrent. Il fait très chaud et Nabila décide d'avancer la voiture sur le côté et de s'arrêter sous un olivier. - C'est bizarre qu'ils ne soient pas encore venus, dit Boualem qui n'en peut plus d'attendre. - Pourquoi ne descendrais-tu pas inspecter le lieu ? Peut être qu'ils ne nous ont pas vus ? Le jeune homme prend son courage à deux mains et descend de la voiture. Il fait quelques pas, allant devant lui, regardant dans les alentours. Il n'y a pas âme qui vive. Tout comme lui, Nabila a scruté les alentours et persuadée qu'ils sont seuls, en ce milieu de journée, elle déroule le foulard et prend fermement l'arme de son mari. Elle descend de voiture et lève le bras, voulant tirer sur lui avant qu'il ne se retourne. (À suivre) A. K.