Le musée des arts de la marionnette Ghandja de la coopérative théâtrale Ed-dik de Sidi Bel Abbes offre, depuis le 27 octobre 2000, un lieu d'émanation et de découverte de «la poupée» qui fait l'objet, depuis le début de la semaine, de la deuxième édition du Festival culturel national du théâtre de marionnettes à Aïn Témouchent. Selon son concepteur, Bensemicha Kada, artiste et homme de théâtre, l'idée de sa création remonte à plusieurs années, jusqu'à sa rencontre avec un artiste espagnol qui lui a suggéré son implantation au niveau de la cave de l'immeuble où il habite à hai Sidi Djillali. «Mes marionnettes allaient enfin avoir un endroit fixe, au lieu des maisons de jeunes», souligne-t-il. «Cette suggestion fut immédiatement concrétisée, confortée par la découverte d'un musée de la poupée, installé dans une chambre d'une artiste italienne en Sardaigne, où j'étais invité pour un festival de marionnettes», raconte-t-il. Avec des moyens rudimentaires, le musée a pris forme pour servir, en même temps, de «lieu de rencontres d'artistes, de répétitions et surtout de convivialité», poursuit M. Bensemicha qui organise, par ailleurs et d'une manière régulière, des concours de conception de marionnettes au niveau de son quartier. La gent féminine est nombreuse à y participer. Le musée de Ghandja contient plus de 450 poupées provenant d'une vingtaine de pays. Les pièces favorites sont la marionnette de Sardaigne (Italie), en bois sculpté datant de 1930 et le Guignol, don du directeur du musée de Lyon (France). Il voue un respect particulier à son Cheikh, Issad Khaled, qui lui a remis plusieurs marionnettes. Outre Aïn Témouchent, où il participe avec une exposition d'une centaine de marionnettes, il a déjà «mis en relief» son musée, respectivement en Tunisie, à Dar El-Beïda et à Sidi Bel Abbes. Enfin, concernant la dénomination «Ghandja», M. Bensemicha précise qu'il s'agit «d'un personnage remontant à une ancienne croyance populaire en Algérie, qu'on brandissait pendant la sécheresse par des enfants. C'est une marionnette dont la tête est fabriquée à base d'une plante nommée ‘'doum''. Sa robe couverte de foulards multicolores fait appel à la pluie et la richesse», explique-t-il.