"Report" Les Etats-Unis ont reporté le retour de la 3e division d'infanterie qui va devoir rester plus longtemps que prévu en Irak. Une partie de cette unité prestigieuse de l'armée de terre de près de 20 000 hommes, fer de lance de l'offensive pour renverser Saddam Hussein, est déjà rentrée aux Etats-Unis. Mais, contrairement à ce qui avait été initialement annoncé ce mois-ci, le retour de près de 10 000 d'entre eux a été ajourné sine die. Les attaques, de plus en plus sophistiquées selon un responsable de l'armée américaine à Bagdad, sont devenues le lot quotidien des soldats servant en Irak. Elles ont fait lundi un mort et six blessés dans leurs rangs, portant à au moins 80 le nombre de soldats américains tués en Irak depuis le 1er mai, dont 32 au combat. Mardi peu après 23h locales (19h GMT), une nouvelle attaque au RPG a visé les troupes américaines stationnées dans l'ancien palais de Saddam Hussein dans la ville de Ramadi, à l'ouest de Bagdad, selon des témoins contactés à partir de Falloujah qui n'étaient pas en mesure d'indiquer si cette attaque a fait des victimes. Le secrétaire à la Défense américain, Donald Rumsfeld, et le commandant en chef des forces américaines, le général John Abizaid, ont l'intention de faire rentrer les troupes restantes «d'ici à la fin de l'automne», en les remplaçant par des contingents d'autres unités américaines ou d'autres pays alliés, ont indiqué des sources au Pentagone. Parallèlement, l'administrateur en chef américain en Irak, Paul Bremer, a annoncé que le travail de la coalition serait terminé quand l'Irak sera doté d'une Constitution et tiendra des élections libres, sans fixer de date à ces objectifs et alors que le Conseil de gouvernement transitoire, premier Exécutif irakien d'après-guerre, s'est tout juste constitué dimanche à Bagdad. Ce conseil, qualifié d'«étape essentielle» par M. Bremer et composé de 25 membres, a décidé mardi la création d'un tribunal pour juger les crimes de guerre commis sous l'ancien régime de Saddam Hussein et le rétablissement des droits des Irakiens qui ont été victimes de l'oppression du régime déchu. - L'organisation américaine humanitaire Human Right Watch (HRW) a affirmé, dans un rapport de 17 pages, que l'insécurité à Bagdad et dans les autres villes irakiennes favorise les viols et les enlèvements, suscitant la peur chez de nombreuses irakiennes et leurs familles. «Les femmes et les adolescentes ont maintenant peur à Bagdad et beaucoup préfèrent renoncer à travailler, à aller à l'école où à chercher un travail», affirme le rapport, en soulignant que pour que les femmes participent à l'élaboration d'une nouvelle société, «leur sécurité doit devenir d'urgence une priorité». HRW, qui fait état d'au moins 25 cas crédibles de viols et d'enlèvements de femmes, affirme que la police irakienne n'accorde que peu d'intérêt à de telles accusations et que la police militaire américaine n'a, jusqu?à présent, rien fait pour changer les choses. L'organisation a appelé les autorités d'occupation à dépêcher des enquêteurs spécialisés dans les affaires de viols et crimes contre les femmes, en attendant que la police irakienne soit en mesure de faire face à ses responsabilités.