L'Egypte a sèchement refusé, hier, mardi de céder aux pressions des mouvements palestinien Hamas et libanais Hezbollah pour briser le blocus d'Israël en ouvrant sa frontière avec la bande de Gaza. Le président Hosni Moubarak a exclu que l'Egypte ouvre en permanence les portes du terminal frontalier de Rafah en l'absence de l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. «Nous, en Egypte, n'allons pas contribuer à la consécration de la division entre l'Autorité palestinienne et le Hamas en ouvrant le terminal de Rafah en l'absence de l'Autorité palestinienne et des observateurs de l'Union européenne, et en contravention avec l'accord de 2005», a-t-il lancé. Au quatrième jour de l'offensive israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza, Moubarak n'a pas manqué de condamner les bombardements meurtriers de l'armée sur le petit territoire palestinien. «Nous disons à nos frères palestiniens: unifiez vos rangs. Nous vous avions plusieurs fois prévenus que le refus de la trêve allait pousser Israël à attaquer Gaza», a-t-il poursuivi dans une critique évidente du Hamas. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait appelé dimanche dernier, le peuple égyptien à descendre par millions dans la rue pour forcer l'ouverture du terminal de Rafah. «Nous disons à ceux qui tentent de réaliser des gains politiques sur le compte du peuple de Palestine que le sang des Palestiniens a un prix», a ajouté Moubarak. Encore plus explicite, le chef de la diplomatie égyptienne a fustigé le leader chiite libanais, estimant qu'il avait «insulté le peuple égyptien». Rappelant les guerres menées par l'Egypte contre Israël, il s'en est aussi pris au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui avait critiqué le «silence» de certains dirigeants arabes. «L'Iran pousse des parties arabes à jouer des rôles pour son propre compte», a-t-il déclaré.