Le bilan de l'agression israélienne s'élève à 384 morts et 1700 blessés. La paix s'éloigne. La diplomatie patine. Seul le langage des armes domine. Le président israélien Shimon Peres a affirmé hier qu'Israël souhaitait parvenir à «un arrêt du terrorisme», «pas à un cessez-le-feu» avec le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Ghaza. «Ce que nous voulons, ce n'est pas un cessez-le-feu mais un arrêt du terrorisme», a affirmé le président Peres lors d'une intervention au ministère de la Défense, à Tel-Aviv. Tandis que le chef d'état-major, Gabi Ashkenazi, a affirmé que «le travail n'est pas encore achevé» dans la bande de Ghaza. Clair, net et précis. Entre-temps, les dirigeants arabes sont accroché à leurs téléphones dans l'espoir d'obtenir une réunion d'urgence des pays arabes. Le plus vite sera, certes, le mieux. Mais d'ici-là, le bilan, déjà lourd, s'alourdira davantage. Et l'opération «Plomb durci» aura perdu de son intensité sans manquer de faire au passage 384 morts et 1700 blessés. La pression populaire aura baissé, à l'avantage des gouvernements qui incrimineront le mouvement Hamas pour ce massacre de civils. Certains l'ont déjà fait. En mettant dans la confidence l'Egypte de l'attaque, Tel-Aviv voulait le cautionnement du Caire pour le renversement du Hamas. Il n'y a aucune preuve que les dirigeants du Fateh soient de connivence, certes, mais l'attitude de Mahmoud Abbas le laisse présager. Ce qui fait les affaires d'Israël déterminé à en finir avec le Hamas. «Les forces terrestres sont prêtes à agir. Tout le monde est en place sur le terrain», a déclaré la porte-parole de l'armée, Avital Leibovitz. «L'option existe. Elle peut être appliquée, mais pour l'instant nous ne frappons que par les airs et par la mer», a-t-elle précisé. En marge des violences, la diplomatie internationale s'est activée. A Paris, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, à l'influence limitée au Proche-Orient, tenaient hier, à Paris, une réunion d'urgence pour demander un cessez-le-feu immédiat. Les Européens, premiers bailleurs de fonds de l'Autorité palestinienne et opposés à tout contact direct avec le mouvement islamiste Hamas considéré comme une organisation terroriste, devaient proposer, hier soir, de réactiver une mission d'observation de l'UE au terminal de Rafah, entre l'Egypte et Gaza, interrompue depuis la prise de contrôle de Ghaza par le Hamas, en juin 2007. A Bruxelles, la Commission européenne a de nouveau demandé tant au Hamas qu'à Israël, d'arrêter leurs attaques, tout en appelant à des ´´mesures urgentes´´ pour permettre l'accès de l'aide humanitaire à la population civile de Ghaza. En Egypte, le président Hosni Moubarak a lui aussi appelé à l'arrêt immédiat des raids israéliens mais refuse de céder aux pressions du Hamas et du Hezbollah libanais pour briser le blocus israélien en ouvrant la frontière égyptienne avec la bande de Ghaza. «Le terminal est fermé parce qu'on s'attend à des bombardements israéliens visant les tunnels destinés à la contrebande» entre l'Egypte et la bande de Ghaza, a déclaré, hier, un responsable des services de sécurité affirmant que des drones israéliens survolaient la zone. De New York, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a estimé que «Israël et le Hamas doivent cesser leurs actes de violence et un cessez-le-feu doit être déclaré immédiatement», omettant au passage de signaler qu'Israël n'a jamais appliqué les résolutions onusiennes. Pour le moment, le seul fautif de cette atrocité n'est autre que le Hamas. Les Etats-Unis et les autres gouvernements ne l'ont-ils pas appelé à «cesser son agression contre Israël» au moment où les femmes et les enfants de Ghaza sont tués en plein jour par les bombes «intelligentes» d'Israël? Hypocrisie quand tu nous tiens!