Mythe n Lorsqu'on voit pour la première fois la Kaâba et l'énorme foule qui s'agrippe à sa paroi au bord de l'hystérie, on ne peut s'empêcher de penser à l'extraordinaire histoire qui l'entoure. A l'histoire du patriarche Abraham par exemple, qui l'a construite sur l'ordre de son Seigneur avec l'aide de son fils Ismaël, pierre par pierre, toub par toub. A l'histoire de notre Prophète (Qsssl) que son grand-père avait emmitouflé alors qu'il était nourrisson pour lui faire 7 fois le tour de la maison sacrée. A l'histoire des Koreïchites qui l'avaient peuplée de dieux en argiles d'où ils tiraient tous leurs profits. A l'histoire enfin de la lutte acharnée menée par le messager contre les associateurs et les polythéistes de tous poils qui s'étaient dressés contre lui dès lors que leurs intérêts étaient en jeu. Mais si l'histoire de la Kaâba est intimement liée à celle d'Abraham, elle l'est tout autant pour son épouse, Hadjar, à qui Dieu, dans son infinie miséricorde, fera jaillir pour son bébé qui avait soif la grande source de tous les temps : Zem Zem. Tout cela bien sûr est connu et raconté en détail dans le Saint Coran, mais ce que le grand public ne sait pas, ce sont les manœuvres auxquelles a dû faire face ce temple millénaire de l'Islam. Poussé par on ne sait quel désir de gloriole, un cavalier arabe a décidé au milieu du moyen-âge de faire parler de lui par les tribus du Hidjez. Il commencera d'abord par fouler à cheval le périmètre interdit de la Kaâba, sabre au clair, pour faire fuir les fidèles et s'emparer ensuite de la pierre noire en criant comme un forcené : «Où sont les oiseaux ? Où sont-ils ?», en référence à la sourate de «L''éléphant» où Dieu fit punir ses ennemis en leur envoyant des oiseaux, des millions de petits oiseaux qui les réduisirent en charpie. Vingt années plus tard, la pierre noire retrouvera sa place et n'en bougera plus désormais. Intrigué par cette cité interdite réservée aux seuls musulmans, un Anglais, au IXe siècle, fera le projet le plus fou de sa vie : apprendre l'arabe, se familiariser avec le Coran, se mêler aux pèlerins pour voir de plus près de quoi il retourne dans ces lieux si secrets. Comme tous les «pèlerins», l'homme ramène quelques litres d'eau de Zem Zem aux fins d'analyse et même quelques bris de la pierre noire qu'il avait réussi à enlever très discrètement aux fins d'analyse. Et qu'a-t-il trouvé au bout de son microscope ? Nous ne le savons pas officiellement et apparemment il n'y a pas de trace écrite. L'homme aurait cependant fait quelques confidences à ses proches. Selon eux, les petits bouts de pierre noire arrachés à la Kaâba seraient le foyer d'étranges lumières mystérieusement apaisantes. Quant à l'eau de Zem Zem, elle serait non seulement d'une pureté presque absolue, mais curieusement réfractaire à toute bactérie.