A. Z., gynécologue-obstétricienne exerçant à Alger depuis une dizaine d?années, nous déclare qu?il existe deux sortes d?avortement : l?interruption thérapeutique (médicale) de grossesse (IMG) et l?interruption volontaire de grossesse (IVG), cette dernière étant interdite par la loi. «L?interruption thérapeutique de grossesse est préconisée soit parce que le f?tus porte préjudice à la santé de la femme, c?est-à-dire en situation de détresse, soit parce qu?il existe une probabilité que l'enfant naisse avec de graves malformations ou atteint d'une maladie d'une particulière gravité, reconnue comme incurable au moment du diagnostic», assure-t-elle, avant d?ajouter que cela ne pourrait être fait qu?après «un dépistage anténatal fiable et avec le consentement des parties concernées, à savoir le médecin traitant, le directeur de l?établissement sanitaire, la mère et l?époux». «L'échographie et l'amniocentèse permettent de révéler ces anomalies et de prendre une telle décision.» Le médecin n?omet d?ailleurs pas de signaler qu?«il peut exister également une contre-indication à la grossesse d'origine mentale ou physique. Avant la dixième semaine de grossesse, on pratique la méthode de Karman qui consiste à aspirer le contenu de l'utérus». Elle met aussi l?accent sur «les infections survenant après avortement qui sont généralement des septicémies (dissémination des germes dans le sang) à clostridium perfringens (bacille, bactérie) et qui proviennent de l'introduction d'un outil inapproprié et infecté pour effectuer l'avortement». A la question de savoir à quel moment le f?tus est en «vie», la gynécologue avance : «Une fois que les deux gamètes se fécondent en se rejoignant dans l?utérus, le processus de la vie est automatiquement enclenché.» La gynécologue estime que «l?IVG (expulsion d'un f?tus) en raison d'anomalies graves du f?tus (spina bifida, trisomie 21,...) est un secret de Polichinelle en Algérie malgré la chape de plomb. Des gynécologues exercent l?avortement au mépris de la loi et de l?éthique médicale».