Stratégie Désormais, le front antifraude devra composer avec la défection du MSP. Ils étaient onze, ils ne sont plus que dix. Le front antifraude, constitué d?un panel de personnalités politiques, toutes tendances confondues, devra-t-il composer avec la «défection» du MSP, et donc appréhender un avenir immédiat autour duquel la moindre mauvaise man?uvre politique, la moindre «erreur de pilotage», risque de lui être fatale ? De prime abord, les désormais «dix» auront à faire face à deux fronts : le premier demeure le «clan présidentiel» contre lequel l?initiative a été mise en branle, le second contre l?axe islamiste formé d?El-Islah dont les appétits sur le prochain échiquier politique ne sont plus à démontrer, en témoigne sa tentative de mettre à nu la gestion des walis, donc de l?administration, en appelant à une commission d?enquête parlementaire et ce à quelques encablures seulement du lancement de la campagne, et du MSP qui, en cas d?officialisation de la candidature de son chef, espère réaliser un score appréciable, beaucoup plus éloquent que durant les précédentes éditions. D?autres faits d?actualité politique viennent perturber la «quiétude» du front antifraude. Dans leurs communiqués respectifs, le PRA et le MDS se sont entendus pour placer les man?uvres du front antifraude dans la case des non-événements. «Cette attitude n?est pas une solution de sortie de crise», clament-ils à l?unisson. Et au moment où le nombre de retraits des fiches de souscription atteint le chiffre de vingt-quatre, Louisa Hanoune, chef du PT, vient d?annoncer son intention de se porter candidate dans une lettre adressée à Yazid Zerhouni qui fait, lui, partie du cabinet Ouyahia, un cabinet cible du feu nourri du groupe des «dix». Un autre fait important reste le prochain round de négociation gouvernement-ârchs prévu le 19 janvier. Car au cas où Ouyahia et les membres de l?interwilayas parviendraient à trouver un terrain d?entente et à aplanir définitivement leurs différends ? la libération des détenus semble être un signe de dégel?, le groupe des «dix» aura toutes les peines du monde à faire entendre sa voix dans la bouillonnante Kabylie qui, faut-il le rappeler, est l?autre terrain de prédilection du FFS et son légendaire préalable de «la constituante avant toute sortie de crise». Les Benyellès, Benflis, Benbitour et consorts seront-ils appelés à changer de sitôt de stratégie ou à maintenir le même cap ? C?est le wait and see?