Il accuse ses concepteurs de violation de la Constitution. Dans un communique rendu public, hier, Miloud Chorfi, membre du bureau national et porte-parole du RND, s'attaque avec virulence aux concepteurs de la démarche des “Dix” en les traitant de “comploteurs et de manœuvriers”. Pis, il les accuse de porter atteinte au fondement de l'état par “la violation de sa Constitution”. Dans la forme, le front que le RND présente tantôt comme le groupe des (10+1) tantôt comme “un ensemble de personnalités et de formations politiques” est à ses yeux “contre nature”. “Ces gens qui n'ont pas pu se mettre, hier, autour d'une table pour condamner les massacres contre les algériens, ont pu se réunir, aujourd'hui, dans le cadre d'un complot politique”, dénonce la formation du premier ministre. Elle fait ici référence à la composante hétéroclite du comité qui comprend des personnalités du camp démocratique, mais aussi des islamistes et l'ex-parti unique. “Ce prétendu front est comme tous les fronts qui ont brillé par leurs manœuvres durant la décennie noire que l'Algérie a traversée”, soutient le RND. Au yeux du parti d'Ouyahia, ces accusations sont motivées dans la mesure où c'est la tête du Chef du gouvernement qui est en jeu. Les “Dix” considèrent, en effet, le départ du gouvernement dont il a la charge, comme un préalable à un scrutin régulier. “Certaines de ces personnes avaient la possibilité, comme elles voulaient, d'apporter des amendements à la loi électorale. Elles ne l'ont pas fait. Au lieu de privilégier le cadre institutionnel, elles ont versé dans une surenchère prématurée à propos de l'honnêteté des prochaines élections présidentielles”, note le parti en faisant allusion au Front de libération nationale, partie prenante de l'initiative antifraude. Avec une réaction aussi incendiaire, le RND exprime sans doute la position officielle. Car Ouyahia est non seulement chef du gouvernement, mais constitue l'un des alliés du président. Pour rappel, le RND est la première et seule — pour le moment — formation politique à avoir soutenu la candidature de Bouteflika avant même qu'il ne l'annonce. Le ministre de l'intérieur et des collectivités locales, Yazid Zerhouni, avait répété, lundi dernier, à Béchar que le gouvernement restera en place. S. L.