Avis n La stratégie de prise en charge des personnes atteintes d'hépatite restera lettre morte en l'absence d'un plan de prévention et de suivi, plaide «SOS Hépatite». L'importance de la mise sur pied d'une stratégie globale de prévention contre cette pathologie n'est plus à démontrer, selon M. Abdelhamid Bouallag président de l'association. Intervenant, hier mardi, à l'occasion du 6e anniversaire de l'association, M. Bouallag a longuement insisté sur la nécessité d'avoir un dispositif de dépistage des populations à risque. En présence de plusieurs spécialistes et quelques députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), l'association a relevé l'absence d'un programme national à l'effet de protéger les citoyens contre cette pathologie et ce, en dépit de l'existence d'un comité national depuis 2005. «L'hépatite est une maladie qui est souvent détectée à un stade très avancé d'où l'importance des campagnes de prévention, de suivi et de dépistage», a ajouté M. Bouallag. La circulaire ministérielle instituée en 2005 recommandant la décentralisation du traitement de l'hépatite est l'autre maillon faible soulevé lors de cette rencontre. Le professeur Nabil Debzi, a qualifié cette décision de «décentralisation anarchique.» Il est pour lui inconcevable de mettre à la disposition «des personnes qui ne travaillent pas des sommes faramineuses.» «Le traitement de l'hépatite C coûte, à lui seul, pas moins de140 millions de centimes», rappelle ce conseiller auprès de l'association d'aides aux personnes atteintes de l'hépatite virale, avant de dénoncer le problème d'hygiène hospitalière qui continue à sévir. «Il faut une législation ferme dans ce domaine pour arrêter cette chaîne de transmission», suggère le professeur Debzi. Les effets secondaires dus au traitement de cette maladie sont, par ailleurs, très durs à supporter par les sujets atteints. Certains sombrent complètement dans la dépression. Les spécialistes déplorent, à ce propos, l'absence d'une prise en charge psychologique des patients. Enfin, le président de l'association est revenu sur la nécessité de faire appel aux spécialistes étrangers pour assurer la formation des médecins algériens pour la greffe du foie. Pour appuyer ses dires, M. Bouallag a tenu à rappeler qu'une opération de greffe à l'étranger peut coûter cher à l'Etat, environ 10 millions de dinars. Ce chiffre est dix fois moins important si la greffe vient à se faire en Algérie.