Le chanteur cheb Mami est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bobigny, notamment pour « violences » et « menaces » dans l'affaire de la tentative d'avortement forcé de son ancienne compagne française. Le juge d'instruction chargé du dossier a signé hier une ordonnance de renvoi des quatre hommes mis en examen, dont le chanteur de raï âgé de 42 ans, en fuite en Algérie et qui nie son implication, et son manager. Le procès pourrait avoir lieu en septembre 2009 si aucun avocat ne fait appel de l'ordonnance, conformément aux réquisitions en octobre 2008 du parquet de Bobigny. Cheb Mami est renvoyé pour « violences ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours (30 jours) avec trois circonstances aggravantes (réunion, préméditation et faits commis sur personne vulnérable) », « complicité d'enlèvement et séquestration », « complicité d'administration de substance nuisible » et « menaces et intimidations pour ne pas porter plainte ». Il encourt 10 ans de prison et 150 000 euros d'amende. A l'été 2005, la victime, une photographe de presse spécialisée dans le raï, avait été droguée et séquestrée dans la villa algéroise du chanteur, où deux femmes et un homme de main auraient pratiqué sur elle un curetage sans atteindre l'objectif escompté, selon la même source. Retournée en France, la femme a constaté la viabilité du fœtus et décidé de garder l'enfant, une fille née en mars 2006.