Manœuvres n Le quorum par la tenue d'un sommet arabe extraordinaire, demain, à Doha, a-t-il été ou non obtenu ? Dans un discours télévisé, diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi, l'émir du Qatar a de nouveau réitéré sa proposition d'accueillir ce sommet extraordinaire sur Gaza, affirmant que l'invitation était «toujours valable». Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani a proposé aux pays arabes de reconsidérer leurs relations avec Israël et de créer un fonds de reconstruction de ce territoire palestinien. L'émir du Qatar, dont le pays abrite un bureau commercial israélien, a déclaré qu'il proposerait au sommet de Doha, s'il a lieu, «la suspension de toutes les formes de normalisation avec Israël, y compris le réexamen des relations diplomatiques». Pour le secrétaire général de la Ligue arabe, le quorum requis pour un sommet arabe extraordinaire, qui est de 15 pays, n'a pas été atteint, seuls 13 pays ont donné leur accord pour y participer, a-t-il déclaré, ce jeudi matin, à son arrivée au Koweït. En plus, l'Arabie saoudite, qui est opposée à cette proposition qatarie, a convoqué pour ce jeudi, à Ryad, un sommet des six pays membres du Conseil de coopération du Golfe. Curieusement, hier mercredi, le Qatar avait annoncé la confirmation de seize pays arabes, dont les Emirats arabes unis, pour ce sommet, quorum suffisant pour la tenue de cette réunion. En effet, avec l'acceptation des Emirats, le quorum des deux-tiers nécessaire pour la tenue d'un sommet extraordinaire était hier, atteint. Avant de quitter Le Caire plus tôt dans la journée, Amer Moussa avait évoqué l'accord de 14 pays en faveur de ce sommet. Entre-temps, l'Irak est revenu sur sa décision, a précisé le chef de la Ligue arabe, à partir du Koweït, où un sommet économique arabe est prévu les 19 et 20 janvier. Une dure lutte d'influence a lieu au sein des pays arabes entre le camp de ceux qui sont qualifiés de «modérés», conduit par l'Egypte et l'Arabie saoudite, et celui considéré comme pro-Hamas, mené par la Syrie et le Qatar. Le Qatar a déjà tenté à deux reprises d'organiser un sommet arabe extraordinaire depuis le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, idée à laquelle sont hostiles les deux grandes puissances de la région, l'Egypte et l'Arabie saoudite. Le petit émirat du Golfe est revenu à la charge, lundi dernier, proposant d'accueillir ce sommet vendredi prochain, le jour-même où est déjà convoquée au Koweït une réunion des ministres des Affaires étrangères. «La réunion des ministres arabes des Affaires étrangères aura lieu vendredi, à Koweït,», afin de préparer le sommet économique des 19 et 20 janvier, prévu de longue date, a répété Amr Moussa à son arrivée dans l'émirat. La situation dans la bande de Gaza sera évoquée durant le sommet économique, a-t-il signalé. Ce que l'émir du Qatar a jugé «honteux». Pour lui, il est inconcevable de discuter de la guerre de Gaza dans le cadre d'un autre sommet. Un peu plus tôt, le Premier ministre qatari avait tiré à boulets rouges sur certains pays arabes, visant implicitement l'Egypte et l'Arabie saoudite et a suggéré un «gel» de l'initiative égyptienne pour une sortie de crise négociée. L'Egypte et l'Arabie saoudite ont estimé ce sommet «prématuré» et risque de torpiller les pourparlers cruciaux pour en finir avec la guerre de Gaza sur la base du plan égyptien.