Stratégie n Dans le but d'améliorer le rendement national en matière de production laitière, le ministère de l'Agriculture a érigé le transfert des embryons comme priorité nationale. «L'importation de vaches laitières est nécessaire, au moins pour repeupler le cheptel, mais nous voudrions utiliser, aussi, les capacités de transfert génétique et améliorer la génétique dans notre pays par le transfert embryonnaire» a affirmé le Dr Amine Bensemmane, membre fondateur de l'Union maghrébine vétérinaire (Umavet). Intervenant, hier mercredi, à l'ouverture du 20e Congrès national des vétérinaires, à l'hôtel Aurassi à Alger, le Dr Bensemmane a assuré que l'Etat encourage le développement de certaines filières, estimant que celle des productions animales est très importante du fait que le problème n°1 de l'Algérie, en ce moment est l'autosuffisance en production laitière. «Les vétérinaires qui se réunissent, aujourd'hui, mettent en avant le thème du lait et de la production laitière car c'est là une priorité pour eux», a-t-il poursuivi. Pour renforcer davantage la production laitière en Algérie, les spécialistes citent, entre autres techniques, l'insémination artificielle ou le transfert embryonnaire. En plus d'être efficace, celle-ci est sans risque pour la santé. Mieux, elle peut même nous éviter certaines maladies telles que la brucellose et la liptostérose. Un professionnel a, ainsi, relevé que l'insémination artificielle est l'une des biotechnologies les plus utilisées dans le monde, dans le cadre de l'amélioration génétique. Il a toutefois précisé qu'il y a d'autres techniques qui, selon lui, sont plus performantes et peuvent même donner une amélioration génétique. La plus répandue étant celle qui consiste à choisir la vache la plus performante et de pratiquer sur elle des techniques spécifiques pour collecter des embryons. Ainsi, une vache qui produit annuellement un seul produit, pourra, avec ces techniques, produire jusqu'à 30 ou 40 produits par an. La technique consiste, en fait, à mettre les embryons sur des receveuses qui ne sont forcément pas de génétique très importante, note un spécialiste, mais qui peuvent tout de même porter cet embryon et favoriser une génétique performante. Pour lui, cette technique d'insémination pourrait bien être un palliatif à l'importation de génisses. Donc, au lieu d'importer des génisses, l'Algérie est censée produire des embryons, ou en importer des échantillons, le plus important étant de produire à partir de nos meilleures vaches des embryons pour les multiplier. Pour le Dr Bensemmane, l'insémination artificielle est «un des facteurs d'amélioration génétique qui permettra une production laitière qui soit un atout pour notre pays». D'autre part, dans le cadre du renouveau agricole et rural, plus de 10 000 unités d'élevage vont incessamment être créées à l'horizon 2014 dans les zones rurales, a affirmé le Dr Bensemmane. Or, le vétérinaire joue un rôle très important dans le développement de ces élevages, a-t-il dit. n Le Dr Rachid Bougueddour, directeur des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, a indiqué pour sa part, que depuis quelques mois, «le ministre de l'Agriculture a mis en place une nouvelle politique en matière de renouveau de l'économie agricole où l'élevage tient une place prépondérante». L'Algérie étant un pays où l'élevage pèse dans le PIB agricole (environ 50% du PIB agricole repose sur l'élevage). «Nous avons un potentiel animal important (plus de 20 millions de têtes ovines et plus 1,5 million de bovins).» «Cela signifie, affirme Bougueddour, qu'avec un tel potentiel, la politique agricole qui doit être menée, ne pourra pas se faire sans le vétérinaire.»