Résumé de la 4e partie n Le «Jean-Bart» est prêt à quitter le port de Saint-Nazaire, mais les Allemands sont proches ... Pendant ce temps, une petite embarcation circule autour du bateau. Ses occupants examinent avec une lampe électrique les échelles de tirant d'eau peintes de part et d'autre de la coque. Elles doivent être exactement au même niveau. A 2 heures du matin, ils annoncent enfin que tout est parfait. Le grand moment est arrivé ! Les remorqueurs s'approchent. Comble de malchance, l'un d'eux, le «Minotaure», s'échoue. Il faut plus d'une heure aux deux autres pour le dégager. Enfin, à 3h 20, tous les trois sont amarrés au «Jean-Bart» et commencent à le tirer dans le chenal. Des bouées indiquent l'étroit passage où la profondeur est suffisante. On les verrait mieux de jour, mais il n'y a pas le choix. C'est peu après que ce que tout le monde redoutait se produit : le «Jean-Bart» s'échoue. Pour se dégager, il doit impérativement reculer et les remorqueurs, qui sont placés devant lui, ne peuvent lui être d'aucun secours. Les machines sont mises en marche arrière. Plusieurs fois, la manœuvre rate. La cinquième tentative est la bonne. Il est 4 heures du matin. La nuit est l'une des plus courtes de l'année et le soleil est presque levé. Il fait suffisamment clair, en tout cas, pour qu'on voie parfaitement les bouées dans le chenal. Le «Jean-Bart» s'y engage franchement. Il avance lentement, avec une totale précision, sur les dix centimètres d'eau qu'il a au-dessous de sa quille, gardant ses marges de cinq mètres à chaque bord. A l'endroit délicat où il faut virer, il conserve le même alignement impeccable, et c'est la victoire, il arrive en mer ! Il était temps, car précisément à ce moment surgit l'aviation ennemie. Trois bombardiers apparaissent et foncent sur le cuirassé qui, à peine à flot, va livrer son premier combat. Une partie de sa DCA a pu quand même lui être livrée et elle se déchaîne. Les appareils font demi-tour. Ils n'ont pourtant pas abandonné. Ils reviennent en rase-mottes et l'un d'eux largue trois bombes, dont l'une tombe sur le pont, entre les deux tourelles avant. Par chance, il n'y a aucune victime et les dégâts sont insignifiants, le blindage étant particulièrement épais à cet endroit. Les avions n'insistent pas. Ils disparaissent définitivement. C'est une victoire que le «Jean-Bart» vient de remporter, saluée par un cri de joie de tout son équipage. Cette fois, il n'y aura plus de nouvel incident. Sous le commandement du capitaine de vaisseau Ronarc'h, le «Jean-Bart» atteindra Casablanca, où les autorités ont décidé qu'il se mettrait à l'abri, le 22 juin à 17 heures, signant ainsi l'un des rares exploits d'une période bien sombre de notre histoire.