Résumé de la 45e partie n La reine a mis au monde une fille. Pour éviter que le roi – qui veut un garçon – la tue, elle la confie à sa nourrice qui la remplace par un garçon. En voyant le garçon dans son berceau, le roi est content. —Voilà une bonne nouvelle, dit-il, nous allons fêter l'événement comme il se doit, en donnant au peuple de grandes réjouissances ! De grandes fêtes sont organisées dans tout le royaume. On égorge des centaines de bœufs et le couscous arrosé de miel coule à flots. Le petit prince va être entouré de grands soins. Il reçoit les meilleurs précepteurs et les meilleurs cavaliers et guerriers qui vont l'entraîner à monter à cheval et à manier l'épée. Mais le garçon, qui n'est pas d'extraction royale, ne fait pas beaucoup d'efforts. Il est indolent et ne se préoccupe, au grand désespoir de son père, que de mets délicats et de plaisirs. La reine ne met pas au monde d'autres enfants de sorte que le prince est le seul héritier. Un piètre héritier, pense le roi, qui songe aussitôt à prendre une autre épouse, pour avoir un autre garçon, plus apte à le remplacer un jour. Cependant, la fille de la reine grandit chez la nourrice qui, pour veiller sur elle, a quitté le service de la reine. Elle est d'une grande beauté et d'une grande intelligence. La nourrice, qui s'occupe d'elle comme s'il s'agissait de sa fille, l'entoure de soins tout en se gardant bien de lui révéler la vérité sur ses origines. De temps à autre, elle l'emmène au palais où sa mère peut la voir. — Ma mère, dit-elle à la nourrice, comme la reine est bonne avec moi ! A chaque fois qu'elle me voit, elle me comble de cadeaux ! — Tu l'as dit, ma fille, c'est une femme très bonne ! — Le roi, en revanche, me semble un homme très dur ! — Il l'est, ma fille. Mais il faut reconnaître qu'il dirige un royaume et qu'il doit faire preuve de fermeté pour que l'ordre et la sécurité y règnent. Les années passent, le roi a pris plusieurs épouses, mais aucune ne lui donne d'autre enfant mâle. Et lui ne se résout toujours pas à se faire remplacer un jour par le fils qu'il a : un garçon toujours indolent et sans envergure ! Un jour, alors qu'il est à la recherche d'une épouse, il passe devant la maison de l'ancienne nourrice de sa femme. La princesse, sa fille, qui revient de la fontaine avec une cruche pleine d'eau, le croise. Elle a maintenant seize ans et c'est déjà une femme accomplie et d'une grande beauté, malgré les vêtements grossiers qu'elle porte... Le roi la regarde, troublé. — Qui es-tu ? lui demande-t-il — J'habite dans cette maison, avec ma mère, dit-elle. Elle a reconnu le roi mais lui, qui l'a juste entrevue une ou deux fois quand elle était enfant, ne s'en souvient pas. — Je veux voir ton père, dit-il — Hélas, dit-elle, il n'est plus de ce monde... — Alors, je veux voir ta mère ! (à suivre...)