Résumé de la 2e partie n La reine d'Alger est enceinte, son époux, le roi, l'adule, mais il exige que l'enfant à naître soit un garçon, autrement il menace de le tuer. La reine raconte l'histoire à la nourrice et se met de nouveau à pleurer. «Je ne savais pas mon époux aussi cruel, dit-elle. — Il veut un garçon, répond la nourrice, parce qu'il veut un héritier ! — Qu'il prenne une autre épouse, s'il le désire, mais qu'il laisse l'enfant en vie !» La nourrice soupire. «Hélas, ma reine, il est le roi, il ne reçoit d'ordre de personne, il fait ce qu'il veut !» La reine se met de nouveau à pleurer. «Je ne veux pas, si c'est une fille qui vient au monde, qu'on lui fasse du mal ! Ma bonne nourrice, aide-moi à chercher une solution à ce problème ! — La seule solution, ma reine, est de donner à ton époux le garçon qu'il réclame ! — Hélas, cela ne dépend pas de moi !» La nourrice a un sourire triste. «Je sais ma reine, et je prie Dieu, avec toi, qu'il te donne un garçon. — Et s'il naît une fille ? — Alors, nous tenterons de la mettre à l'abri de la colère de son père... Je la prendrai et je l'élèverai comme je t'ai élevée, en la faisant passer pour une petite orpheline que j'aurais recueillie... — Le roi va exiger l'enfant pour le mettre à mort ! — Nous le remplacerons par un autre nourrisson de sexe masculin ! — Et d'où ferons-nous vivre ce nourrisson ?» La nourrice sourit encore. «Ma reine, il y a tant de femmes dans le royaume qui vivent dans la misère et qui, enceintes, ne demandent qu'à se débarrasser des enfants qu'elles portent... Il suffit de donner quelques pièces d'or à l'une d'elles pour qu'elle nous remette son fils qui vient de naître !» La reine est enchantée par la proposition. «Ma nourrice, tu me rends la vie ! — J'élèverai l'enfant et je l'emmènerai au palais, de temps à autre, pour que tu puisses la voir... Mais souhaitons que nous n'en arrivions pas là et que l'enfant que tu portes sois un garçon !» La reine soupire : «Hélas, rien n'est sûr ! — Aujourd'hui même, dit la nourrice, je vais me mettre à la recherche d'une femme enceinte dont la grossesse, comme la tienne, approche de son terme. Dès qu'elle aura mis au monde son enfant, s'il s'agit d'un garçon, elle me le remettra. Si toi, tu mets au monde une fille, je prendrai la fille et je mettrai à sa place le garçon !» La reine se jette dans les bras de sa nourrice : «Tu me redonnes espoir ! — Prions encore Dieu, dit la nourrice, qu'il te naisse un garçon et que nous n'ayons pas à recourir à ce stratagème !» (à suivre...)