Résumé de la 3e partie n La reine, conseillée par sa nourrice, projette, s'il lui naît une fille, de la remplacer par un garçon qu'elle fera acheter. Ainsi son époux, le roi, ne mettra pas son enfant à mort comme il l'a promis. Hélas, quelques jours après, la reine met au monde son enfant et c'est une fille. La nourrice qui l'a assistée prend l'enfant dans ses bras et s'exclame : — Comme elle est belle ! elle est comme la lune et le soleil réunis ! — Hélas, pleure la reine, tu sais à quel sort l'a promise son père ! — Ma reine, il ne lui arrivera rien ! Elle nettoie la fillette, la recouvre de langes et l'emmène dans un endroit secret. Puis elle revient avec un autre enfant, un garçon né deux jours auparavant, qu'elle a acheté à une paysanne pauvre. — Le roi veut un prince, dit la nourrice, eh bien, il aura un prince ! La reine se met à pleurer. — Il me coûte de tromper de la sorte mon époux mais hélas, si je ne fais pas ce que je fais, il tuera sans hésiter ma fille ! — Alors, ne pleure pas ! Elle lange l'enfant et le met dans le berceau, préparé de longue date pour le prince, celui qui succédera un jour au roi. Un peu plus tard, le roi vient dans la chambre de la reine. — J'ai appris que tu as été enfin délivrée ! — Oui, dit la reine. Le roi s'approche du berceau. — C'est là donc, demande-t-il, l'enfant ? — Oui, dit encore la reine. Il se retourne vers elle, le front plissé. — S'agit-il, comme je l'ai ordonné, d'un fils ? — Oui, dit la reine. Dieu a entendu mes supplications ! Le front du roi se déride aussitôt. — Voilà une bonne nouvelle, dit-il, nous allons fêter l'événement comme il se doit, en donnant au peuple de grandes réjouissances ! De grandes fêtes sont organisées dans tout le royaume. On égorge des centaines de bœufs et le couscous arrosé de miel est servi à profusion. Le petit prince va être entouré de grands soins. Comme prévu, il va recevoir les meilleurs précepteurs et les meilleurs cavaliers et guerriers vont l'entraîner à l'art de monter à cheval et de manier l'épée. Mais le garçon, qui n'est pas d'extraction royale, ne fait pas beaucoup d'efforts. Il est indolent et ne se préoccupe que de bonne chère et de plaisirs, au grand désespoir de son père. La reine ne mit pas au monde d'autre enfant, de sorte que le prince est le seul héritier. Un piètre héritier, pense le roi, qui songe aussitôt à prendre une autre épouse pour avoir un autre garçon, plus apte à le remplacer un jour. (à suivre...)