Actualité n Le Revenant est l'intitulé de la pièce présentée, hier, mercredi, au Théâtre national. Produite par le théâtre de la Scène Bleue de Mostaganem, la pièce, mise en scène par Missoum Laroussi, raconte la guerre. S'inspirant des faits réels qui bouleversent et l'histoire et les hommes, la pièce met en scène Mansour et Bachir, deux Algériens qui se sont engagés dans une même cause : défendre la liberté du nazisme dévastateur et autoritaire. La pièce s'ouvre alors sur un conflit, celui de la Seconde Guerre mondiale. On est sur le front : Mansour et Bachir se rencontrent dans une église – c'est là où se déroulent et évoluent les séquences scéniques – et partagent les mêmes idéaux. Tous deux se racontent et racontent l'absurdité de la guerre. S'exprimant sur la pièce, Missoum Laroussi, metteur en scène, a dit : «Il faut savoir que cette pièce est d'actualité. Elle a été écrite en 1992 et elle a fait l'objet de plusieurs représentations.» Et de poursuivre : «Dans la première version, les événements de la pièce se déroulaient sur un champ de bataille, alors que dans la présente, c'est dans une église qu'évoluent les protagonistes.» Interrogé sur les raisons qui l'ont poussé à introduire dans le texte des changements, Missoum Laroussi a expliqué : «On est dans une époque où l'on parle sans cesse de choc culturel ou de confrontation de civilisations et de religions. L'église où apparaissent les personnages dans la pièce, en est le symbole.» En effet, l'église, lieu de culte chrétien, entretient un rapport étroit avec les deux Algériens qui, eux, sont de confession musulmane. Christianisme et Islam se mettent en relation tantôt de réciprocité, tantôt d'adversité. Il y a rapprochement, confrontation, puis repli. Par ailleurs, si la pièce a été, une fois encore, jouée, c'est parce que l'actualité au Proche-Orient s'y prête. La pièce, telle qu'écrite en 1992, dénonce la guerre comme elle dénonce et le nazisme et le fascisme qui, à l'époque, présentait une menace pour le devenir de l'humanité. A l'heure où la Palestine subit les agressions militaires d'Israël et où le monde impassible assiste au massacre de la population civile par l'armée israélienne – même l'ONU s'avère impuissante face à l'impunité d'Israël – l'on s'interroge : l'homme a-t-il vaincu le nazisme en 1945 ? Notre liberté n'est-elle pas menacée par de nouvelles dictatures, à l'instar du lobby sioniste ? Le destin de l'homme n'est-il pas assujetti au nouvel ordre international ? L'avenir de l'homme ne serait-il pas en proie à une nouvelle forme de nazisme ? Toutes ces questions sont abordées explicitement et implicitement dans la pièce qui, signalons-le, a été retouchée, voire actualisée. On peut y entendre des propos d'Hitler mêlés à ceux de Bush et de Sharon. «Le but, c'est de montrer qu'il n'y a aucune différence entre Hitler, Bush ou Sharon. Tous sont pareils et se valent», a déclaré le metteur en scène. Ainsi, cette pièce, dédiée à la Palestine, dénonce cette nouvelle forme de nazisme qu'est le sionisme. En somme, la pièce – elle sera rejouée aujourd'hui à 15h et demain vendredi à 14h – condamne toute forme de nazisme, à savoir les dictatures qui sévissent, ici comme ailleurs, de par le monde et dont les faibles et les pauvres payent le prix fort.