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Au tribunal :
L?instrument de la vengeance (1re partie)
Publié dans Info Soir le 18 - 01 - 2004

Alger Kader est paniqué. Un coup de téléphone anonyme lui annonce qu?on a kidnappé son petit-fils. L?un des complices est son propre neveu.
Cette journée d?octobre met enfin un terme au procès de Hicham D., arrêté pour kidnapping, il y a de cela six ans. L?affaire remonte au mois de décembre 1996, à l?approche du ramadan.
Kader, un gérant d?hôtel à Bordj El-Kiffan, se tient la tête derrière son comptoir et pleure toutes les larmes de son corps.
Les clients, habitués au sourire aimable d?un gérant plutôt sympathique, s?inquiètent de son état. Kader ne répond pas. Il se contente de pleurer.
Mais qu?est-ce qui a donc pu bouleverser ce sexagénaire ? Pourtant quelques minutes avant le drame, il sifflotait en arpentant l?hôtel de long en large et de haut en bas, comme à l?accoutumée, distribuant des «bonjours» aux résidents de son somptueux établissement.
Kader fait partie, en effet, de ces personnes à la fois gaies et au bonheur contagieux. Dans son entourage, tout le monde le connaît sous cet aspect optimiste et drôle.
Aussi, quel n?est l?étonnement de ces gens en le voyant pleurer comme un enfant que l?on prive de ses parents ? Le drame ? Il aura suffi d?un simple coup de fil, de quelques phrases et d?une terrible menace pour que tout bascule autour du vieillard anéanti.
Une sinistre voix lui a annoncé froidement que son petit-fils Mourad, âgé de 6 ans, a été kidnappé et que, s?il veut le voir vivant, il a intérêt à suivre les instructions à la lettre.
- «Mais qui êtes-vous ?
- Vous n?avez pas à le savoir? pensez seulement que si vous faites la bêtise d?ébruiter cette histoire ou de faire appel à la police, on assassinera Mourad sans le moindre scrupule?
- Je vous en prie, ne faites pas cela. Je suivrai à la lettre vos directives, mais ne tuez pas la prunelle de mes yeux ! Je vous en conjure?
- Très bien ! En attendant, restez près du téléphone, on vous rappellera à 18h?»
Kader s?est vu obligé de raccrocher, les yeux pleins de larmes et le regard incroyablement désespéré? Mourad, c?est lui qui s?en est toujours occupé depuis tout petit?
Devant ses yeux, défilent les souvenirs des multiples promenades dont raffolait le petit, son rire joyeux et ses bêtises accumulées.
Comment peut-on en vouloir à un petit ange qui ne sait pas encore faire la différence entre le bien et le mal ? Mon Dieu ! et s?ils venaient à le tuer ? (à suivre...)


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