L'artiste peintre Réda Djefel expose dans le hall de l'hôtel El-Aurassi une palette d'une trentaine de tableaux, tous inspirés des paysages naturels ou du patrimoine architectural – l'attrait pour les architectures anciennes se traduit à travers diverses peintures, dont La Casbah d'Alger, Derb Tlemcen ou encore Ruelles à Biskra. Quant à la fascination pour la nature, elle est visible dans Paysage marin, Paysage en hiver… La peinture de Réda Djefel s'organise dans un jeu de composition chromatique bien démonstrative : les couleurs sont variées, proportionnées, tantôt chaudes et éclatantes, tantôt froides, sombres. C'est un mélange d'humeurs et d'états d'âme. Elles renvoient à sa vie intérieure. Certaines compositions font sensiblement ressentir de la mélancolie et un vague sentiment de nostalgie. Les peintures que l'artiste expose sont certes belles, le regard reste contemplatif devant cette nature accueillante, à la fois aimante et amante, qui reflète autant de repos que de sérénité, mais elles restent classiques, répétitives - ce sont des représentations déjà vues, des thèmes récurrents. L'imaginaire pictural qui illustre ce geste précis, pointilleux, affiné, est ancré dans une inspiration figée. Car ce qu'il peint est enrichi, voire émaillé par ses inspirations individuelles, pigmenté par l'exaltation des sentiments. L'artiste cultive en effet le goût du sensible et, donc, du moi ; celui-ci exprime une manière de sentir profonde et naturelle. L'artiste se livre à une peinture de salon, faisant ainsi prévaloir le romantisme sur le réalisme. Le but n'est pas d'avancer des réflexions ou de soulever des problématiques, mais de proposer une palette tendre et quiète. Des peintures qui plaisent et qui font rêver.