L'olivier est un arbre entouré de légendes et de symboles. Nous avons déjà cité le cas de la déesse Athéna. Les Anciens faisaient de la massue d'Hercules une massue taillée dans le tronc d'un olivier, l'arme la plus redoutable qui soit. Le pieu, avec lequel Ulysse a percé l'œil du cyclope, Polyphème, est taillé dans un olivier : l'arbre, ici, symbolise la force spirituelle battant la force physique brutale, la sagesse, opposée à la sauvagerie. Les religions monothéistes accordent un grand intérêt à l'olivier et à l'huile. Dans l'Ancien Testament, c'est un rameau d'olivier que la Colombe, lâchée par Noé, ramène pour prouver que les terres ont émergé de l'eau du déluge. Dans le Coran, le verset dit de La lumière, décrit l'olivier comme un arbre béni et compare la lumière divine à la lumière qui jaillit d'une lampe à huile… Chez les mystiques musulmans, l'huile représente la pure substance, l'Esprit de Dieu offert à l'homme. C'est ainsi qu'avant son initiation Ruzbahan rêva qu'il se trouvait en compagnie de deux hommes très beaux. Il vit une marmite suspendue sur un feu très pur, qui ne dégageait pas de fumée. L'un des hommes déroula une nappe et posa dessus une écuelle. Il prit un pain de froment très pur, le brisa et le mit dans l'écuelle. Puis il saisit la marmite et versa dessus le contenu, une huile si légère qu'elle paraissait transparente. Les deux hommes invitèrent Ruzbahan à partager avec eux ce repas. Quand ils eurent fini, l'un d'eux lui dit : «Sais-tu d'où vient cette huile ? C'est l'huile de la constellation de la Grande Ourse, spécialement recueillie pour toi !»