Oléiculture n Cela fait des années que la saison des olives n'a pas été aussi bonne dans la wilaya. Les oliviers plient sous le poids des fruits. Les conditions météorologiques favorables, y sont pour quelque chose dans cette abondance. Auparavant, la cueillette se terminait généralement à la mi-janvier, mais cette année, elle durera jusqu'à la fin du mois de février. «J'ai dû prendre 15 jours de congé supplémentaires pour aider ma famille dans la cueillette», nous a confié un salarié de l'Eniem. Beaucoup d'autres travailleurs font de même. Malgré le froid et le vent, les oliveraies ne désemplissent pas. Ainsi hommes et femmes se rendent chaque matin à leurs champs pour la cueillette des olives. «Nous profitons du beau temps pour récolter la plus grande quantité d'olives possible, car les jours de pluie nous ne nous déplaçons pas», nous déclare ce vieil homme à la retraite. À signaler que la plupart des oliveraies dans la wilaya de Tizi Ouzou sont situées sur des hautes collines sans accès automobile. «Les autorités locales nous ont promis des pistes agricoles, mais jusque-là rien n'a été fait», nous a dit un citoyen du village Aït Imghour. En l'absence d'accès automobile, beaucoup de personnes sont contraintes de parcourir quotidiennement parfois plus d'un kilomètre à travers des sentiers tortueux pour atteindre leurs oliveraies. Le relief accidenté de cette wilaya rend la tâche des paysans très difficile. Hormis quelques agriculteurs qui possèdent des tracteurs et d'autres véhicules utilitaires pour le transport des sacs d'olives ramassés pendant la journée, les autres, pratiquement la quasi-totalité, utilisent des ânes pour accomplir ce rude travail. La cueillette des olives est considérée comme une tradition familiale à laquelle tout le monde prend part, même des personnes n'ayant rien à voir avec l'agriculture. Ainsi on peut rencontrer des infirmiers, des instituteurs des commerçants et même des étudiants, revêtus de tenues réservées spécialement pour la cueillette des olives. Selon les sages de la région, la cueillette des olives renforce les liens familiaux par le biais de l'entraide et la touiza. Par ailleurs, les malades ou les personnes âgées qui ne peuvent pas récolter eux-mêmes leurs olives, confient cette mission aux paysans qui ne possèdent pas de champs en contrepartie de la moitié de la récolte. Cette pratique est quasiment répandue dans toutes les localités de la wilaya, elle permet aux plus démunis des paysans de subvenir à leurs besoins en matière d'huile et même de vendre l'excédent. Par ailleurs les consommateurs espèrent que la bonne récolte de cette année aura un impact positif sur le prix de l'huile. Le prix actuel d'un litre d'huile d'olive oscille entre 350 et 450 DA.