Evaluation n Le secteur privé représente 10% de l'économie national. Il a investi jusqu'à 50 milliards de dollars et son taux de croissance est de 5 à 6% par an. La part du secteur privé en Algérie est, certes, en hausse par rapport aux années précédentes, mais cela demeure insuffisant quant aux besoins de l'économie nationale. «Il y a un déficit par rapport à l'implication du privé», a déclaré Mustapha Mekideche, vice-président du Cnes, hier, lors d'une table ronde sur le thème «La contribution du secteur privé à la concrétisation des programmes économiques nationaux» au Forum d'El Moudjahid. Tout en rappelant le taux investi par le secteur privé qui s'élève à 50 milliards de dollars, soit 10% du total investi dans l'ensemble de l'économie nationale, l'orateur a souligné qu'il y a une insuffisance dans la sous-traitance industrielle, «faute de contraintes récurrentes relatives aux crédits bancaires et aux fonds financiers». D'où la nécessité de faire participer au niveau des projets qui font appel à des investissements étrangers.Le président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME, Zaïm Bensaci a, pour sa part, soulevé le problème de financement des projets auxquels la contribution des banques reste très limitée. «Les banques n'ont pas apporté un plus au secteur privé.» Pis, l'orateur reproche aux banques de refuser parfois des dossiers «se portant garantes à 80% par les assureurs exerçant dans le domaine des investissements». D'après M. Bensaci, il est inexplicable que les banques dégagent d'importants bénéfices sans pour autant apporter un plus à l'investissement privé. De son côté, Kamel Seraï, consultant international, a tenu à soulever certains obstacles qui entravent le développement du secteur privé. Il s'agit entre autres, de la chute de la valeur du dinar, qui a, selon lui, tué une centaine d'entreprises privées, de la pression fiscale et les procédures administratives qui nécessitent un allégement à même de permettre la concrétisation des projets dans les plus brefs délais. Sur un autre plan, le consultant international a plaidé pour la «démocratisation de la finance publique». D'après lui, il est anormal que seules cinq entreprises privées accaparent 25% de la totalité des crédits alors que 560 000 dossiers de jeunes, déposés dans le cadre des différents dispositifs lancés par l'Etat, sont toujours en attente. Intervenant à son tour, Hideur Nacer, directeur central de la Banque Al Baraka d'Algérie, a indiqué que la contribution de sa banque pour le financement à destination du secteur privé est passé de 55,3% à 44% durant la période s'étalant de 2003 à 2007. Importation 5 milliards de produits jugés «superflus» l Abordant le sujet de l'importation, M. Bensaci a plaidé pour le «protectionnisme» en encourageant la production locale. «5 milliards de dollars de produits importés sont superflus et inutiles», dira-t-il. L'économiste propose la promotion du «Made in Algérie» et de se prémunir de la contrefaçon et «les importations sauvages» pour booster l'économie nationale. Week-end universel L'Algérie perd 2 milliards par an n A cause du retard effectué au niveau des ports, l'économie nationale subit une perte de 2 milliards de dollars par an. D'où la nécessité de revoir cet aspect qui porte préjudice à l'économie algérienne. C'est l'avis du consultant international Malek Seraï qui suggère un retour au week-end universel.