Les fondamentaux économiques de 1'année 2008 indiquent la poursuite de la croissance à un rythme modéré, tirée par 1'expansion du secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) et du secteur des services. La forte dépendance de 1'Algérie des exportations d'hydrocarbures et du budget de 1'Etat, la faible couverture des besoins alimentaires par la production agricole et la croissance industrielle insuffisante au regard de la demande pèsent sur le rythme de croissance réelle. C'est ce que relève la Banque d'Algérie, dans son dernier rapport relatif à l'activité économique en Algérie, publié avant-hier. En effet, selon la Banque centrale, et en dépit de la récession du secteur des hydrocarbures qui enregistre sa troisième année consécutive de baisse de la valeur ajoutée et de la contre-performance de 1'agriculture qui connaît sa première décroissance depuis cinq ans, le produit intérieur brut progresse grâce au dynamisme des secteurs du bâtiment et travaux publics, des services, et à la meilleure performance du secteur de 1'industrie. Celui-ci s'est établi à 2,4 % en 2008 contre 3,0 % 1'année précédente. Ainsi, le secteur du BTP croît de 9,8 % au même rythme que 1'année précédente. Les services des administrations publiques progressent de 1,9 point à 8,4 % et les services marchands croissent de 7,8 %, en hausse d'un point. De son côté, le secteur agricole a réalisé, en 2008, ses aires performances depuis huit ans, comparables seulement avec la récession de 1'année 2000. Sa valeur ajoutée a reculé de 5,3 % et a perdu 10,3 points par rapport à 2007. Malgré de fortes hausses de la production maraîchère (11,4 %) et de la production arboricole, oléiculture et viticulture notamment, la forte baisse de la production céréalière, qui est passée de 43 à 17 millions de quintaux (- 60,5 %) due à des conditions climatiques défavorables, explique ce repli significatif de la valeur ajoutée du secteur. L'investissement et la consommation finale continuent, également, de progresser, 1'excèdent budgétaire croît de 83 % (835,9 milliards de dinars en 2008 contre 456,8 milliards de dinars en 2007), la balance des paiements dégagés solde global de 36,99 milliards de dollars, en hausse de 25,2 % et le chômage recule de 0,5 point à 11,3 % de la population active, mais demeure cependant élevé. Quant au PIB hors hydrocarbures, ce dernier a cru de 6,1 %, quasiment au même rythme qu'en 2007 (6,3 %), est en hausse significative par rapport au taux de 5,6 % obtenu en 2006. L'inflation s'est, de son côté, accélérée, son taux annuel moyen ayant progressé de 0,5 point à hauteur de 4,4 %, son rythme le plus élevé depuis 4 ans. Autre créneau, le secteur de l'industrie enregistre une croissance supérieure grâce à la plupart de ses activités, notamment 1'agroalimentaire, les mines et carrières. Cette performance appréciable ne doit cependant pas occulter la structuration du secteur industriel, qui a connu la création de pas moins de 273 entreprises manufacturières publiques et privées en 2008. Le secteur public industriel, qui compte 896 entreprises, soit 22,7 % des 3 950 entreprises publiques recensées en septembre 2008, regroupe, en effet, 3,2 % des 28352 entreprises industrielles nationales. En 2008, 1'indice de la production industrielle du secteur, base 100 en 1989, est estimé à 91,8 points, en hausse de 1,9 % par rapport à 1'année 2007. Cette croissance positive marque un retournement de tendance après un taux de 0,3 % en 2007 et de - 0,5 % en 2006. Hors hydrocarbures, la production industrielle publique réalise une bonne performance, progressant de 4,3 % contre un repli de 0,3 % en 2007. Cette expansion rompt avec la tendance baissière des années antérieures. Adnane Cherih