Malgré un contexte international difficile, l'Algérie a continué d'enregistrer une bonne performance économique, en ligne avec l'évolution de ces dernières années. Celles-ci furent caractérisées par la bonne tenue de la croissance hors hydrocarbures, la maîtrise du taux d'inflation et la réduction du chômage. Mais en revanche, il est recommandé de l'Algérie de diversifier son économie, encourager notamment le secteur privé pour pouvoir continuer d'améliorer sa croissance et baisser le taux de chômage. " En cette période de reprise économique modérée au niveau mondial, il est important d'élaborer une stratégie bien orchestrée et concertée de mise en place de politiques favorisant l'émergence d'un secteur privé dynamique et compétitif, afin d'améliorer la situation macroéconomique du pays et réduire le taux de chômage des jeune qui reste néanmoins assez élevé ", a déclaré, M. Joel Toujas-Benaté, chef de division au département Moyen-Orient et Asie centrale auprès du FMI. Lors d'une conférence de presse animée, hier, à Alger, à l'occasion d'une mission du Fonds monétaire international, sur les discussions dans le cadre des consultations annuelles au titre de 1'article IV des statuts du FMI, il dira dans le même contexte que la diversification de l'économie devra s'appuyer sur une amélioration sensible du climat des affaires, l'encouragement des investissement directe étrangers (IDE). " Certes, les autorités ont pris des mesures pour améliorer l'intermédiation bancaire afin de mieux canaliser la très forte épargne nationale vers le développement des investissements hors hydrocarbures, notamment du secteur privé, et ces efforts devraient être poursuivis. Il faudra également suivre de près l'impact de certaines mesures de la loi de finances complémentaire de 2009 sur les perspectives de diversification de l'économie "a-t-il suggéré. Au sujet de l'impact des mesures de la LFC 2009, le représentant de l'institution de Bretton Woods s'est limité de dire qu'"il est encore prématuré de se prononcer sur cette question, pour évaluer l'impact de ces mesures ". A noter que le taux de chômage a atteint de 25 % en 2003 , et a baissé à 11% en 2008, un taux qui reste très élevé. Concernant les performances et perspectives financières de l'Algérie, selon le conférencier, grâce à des politiques financières prudentes, des réserves extérieures, une épargne budgétaire confortable et l'endettement extérieur qui a été maintenu à un niveau très faible, les performances macroéconomiques restent robustes en 2009. Ainsi, la croissance hors hydrocarbures devrait atteindre plus de 9% fin 2009, grâce à des récoltes céréalières exceptionnelles et une bonne performance des secteurs tirés par le programme d'investissements publics (PIP). Cependant, la réduction sensible de la production des hydrocarbures devrait réduire le taux de croissance du PIB global à environ 2%. Aussi, explique-t-il encore, l'inflation est en hausse (5,8%) en raison d'une forte augmentation des prix des aliments frais. L'inflation hors aliments frais demeure faible (1.4 %) grâce a la politique monétaire. Par ailleurs, la position extérieure de l'Algérie reste confortable avec des réserves internationales atteignant environ 146 milliards de dollars à fin septembre 2009. Le solde courant a fortement baissé en raison de la baisse des prix des hydrocarbures et d'importations élevées. Quant à la position budgétaire, celle-ci a été fortement affectée par la chute des recettes des hydrocarbures, tandis que le niveau des dépenses demeure élevé. En conséquence, 1'Algerie enregistrera cette année son premier déficit budgétaire de la décennie, qui pourrait atteindre 8,4 % du PIB contre un surplus de 8,1 % du PIB en 2008. Par ailleurs, la croissance du PIB pourra atteindre jusqu'à 4 à 5% en 2010. Selon le représentant du FMI, l'Algérie n'a pas été directement affectée par la crise financière, mais elle a été touchée par la chute des prix des hydrocarbures. Mais ce qui est sûr est que le secteur des hydrocarbures devrait toucher une amélioration de plus de 2,5% de son activité en 2010, grâce à la reprise de la croissance mondiale et pourrait contribuer positivement à la croissance globale pour la première fois depuis plusieurs années. En revanche, pour la croissance hors hydrocarbure il est prévu un ralentissement arrivant à 6%. Les perspectives à moyen terme restent favorables, même si 1'activite hors hydrocarbures pourrait se ralentir quelque peu avec la stabilisation des dépenses d'investissements publics et un secteur privé qui ne semble pas encore être entièrement en mesure de prendre le relais comme moteur de la croissance. Toutefois, il est clair que l'objectif principal de la politique budgétaire en 2010 devrait être de soutenir 1'effort d'amélioration des infrastructures, tout en continuant à améliorer la maîtrise et le ciblage des dépenses. Evoquant l'achat des obligations du Fonds monétaire international (FMI), celui-ci dira que l'Algérie pourrait participer afin de diversifier ses ressources d'investissement, mais c'est aux autorités algériennes de décider.