Agé de 28 ans, Z. B. est un fan avant d'être fonctionnaire du club USM Alger. Il est présent à chaque rencontre du club au stade de Bologhine où il s'occupe de l'organisation et de la prise en charge de la presse. Il témoigne avec beaucoup d'amertume. Il remet d'emblée en cause le manque de contrôle et de vigilance de la part des services de sécurité. Pour lui, la violence est liée, en premier lieu, «aux intrus qui sont, dans leur grande majorité, des mineurs». Ces derniers devraient, selon la loi, être interdits d'accès au stade. Ce qui est loin d'être le cas, puisque «80% des fauteurs de troubles sont des mineurs qui remplissent à plus de 70% les gradins», assure notre interlocuteur. Là aussi, il met en cause la passivité des services de sécurité : «Je ne comprends pas comment des policiers, censés garantir la sécurité, laissent entrer des mineurs aussi dangereux.» Selon Z. B., il n'y a aucun contrôle des pièces d'identité afin de refouler tous ceux qui ne sont pas en âge d'assister aux matchs. A en croire ce stadier, ces derniers sont souvent munis d'armes blanches avec la complicité de certains adultes. Pis encore, outre les objets dangereux tels les fumigènes et les pétards, les stupéfiants coulent à flots chez cette catégorie. Dans ce sillage, Z. B. nous invite à faire notre propre conclusion de cet autre fait marquant. Selon lui, «lorsque les gradins affichent complet, la recette dépasse rarement la somme de 2 000 billets vendus». Cet état de fait ne peut, de l'avis de Z. B., que confirmer la complaisance de certains agents de contrôle. Notre interlocuteur plaide, enfin, pour une application plus stricte de la loi et l'encadrement des vrais supporters. «Il est utile de rappeler que ce ne sont pas les fans des clubs qui sont à l'origine de cette violence. C'est la raison pour laquelle ils doivent s'organiser pour mettre à nu les vrais fauteurs de troubles», conclut-il.